« La Mécanique des échecs » est une superbe découverte. Lecteur modeste, je jette mon dévolu uniquement sur des œuvres qui me semblent avoir quelque chose de réellement original. J’ai d’abord été intrigué par la bande-annonce vidéo (rare pour un roman, à ma connaissance) et par la bande originale (de très haute qualité) qui accompagnent le livre. Mais c’est finalement le récit qui m’a captivé du début à la fin !
Plongeant au cœur d’un monde fictif appelé l'Empire des Deux-Continents, l'intrigue débute avec une scène très immersive où l'on suit Vittoria Zeli, un des personnages principaux, à travers les ruelles salles de la cité énigmatique d'Andropolis. Au fur et à mesure des chapitres, le lecteur est pris dans une belle épopée dont le traitement est très efficace, notamment grâce à ces personnages on ne peut plus pittoresques. Le passé de chacun d'eux, toujours dévoilé au bon moment, apporte rapidement une vraie épaisseur au récit. Et on peut dire qu’ils traînent tous un sacré bagage ! Ou de sacrés… échecs.
Quant à leurs destins, ils se trouvent entremêlés par une quête audacieuse, et tout le récit s’articule autour des compétences diverses de chaque membre du groupe, réunis par le génie d’Amadeu Gil, un personnage des plus intéressants à suivre.
Cette compagnie évolue dans une ambiance que j’ai trouvé très prenante de par son parfum rétro qui nous ramène à l'heure des plus grandes conspirations de l’époque victorienne. Le vocabulaire fleuri, les quartiers mal famés et la menace permanente au-dessus de la tête des protagonistes participent à faire de cette histoire une aventure dont on veut absolument aller au bout.
Le dénouement m’a bien secoué, un peu à l’image du reste de l’histoire qui m’a souvent emmené à l’opposé de ce que je prédisais.
Pour un premier roman, Maxime Badoc livre un récit complet avec un grand souffle de liberté, une pointe d'humour, des personnages bien campés et de l'action bien dosée.