Dans une langue simple mais précise, Pearl Buck chronique le quotidien d’une pauvre femme dans une vallée chinoise, au début du XXème siècle. Le roman a une précision quasi documentaire, si vous êtes curieux d’en apprendre plus sur la vie d’une femme chinoise, sarclant son champs de riz, économisant le moindre sous pour pouvoir acheter du tissu, s’occupant de sa belle-mère dans la plus grande tradition de l’époque, vous plongerez facilement dans ce roman pathétique et puissant. Pearl Buck dépeint attentivement la condition féminine de ces paysannes pauvres, pour qui la vie est un cercle : on naît (pauvre ou riche, le Destin en décidera), on grandit, puis on se marie, on procrée, on travaille la terre et on prend soin de ses aïeux, puis on devient vieux à son tour, et on espère pour son fils (car il faut que ça soit un garçon), une femme forte à l’ouvrage et robuste pour enfanter, qui saura prendre soin de nos pauvres os. La mère traverse toutes les épreuves, avec une puissance vitale en elle qui en fait l’archétype même de la Mère Courage. On la laisse au soir de sa vie, percluse de douleurs mais aussi d’espérance simple, comme celle d’avoir une descendance. Ce roman est une évocation simple mais puissante sur la condition humaine, la condition des femmes, la force des femmes.