Je voulais vraiment lire ce livre, c'est fait, mais je dois avouer que cela n'a pas été sans peine..
J'avais beaucoup lu sur toutes les horreurs de la guerre, des romans, des témoignages mais jamais je n'avais été fricoter avec les bourreaux et il faut bien le dire on en sort quelque peu perturbé.
Au début on aurait "presque" de la compassion pour ce jeune Rudolf que l'on va suivre tout au long des pages, mais que dire de ce conditionnement depuis l'enfance, conditionnement à l'obéissance sans plus aucune réflexion quelconque...cette peur terrifiante de décevoir et cette soumission hors normes à une autorité, d'abord le père, puis les dirigeants.
L'auteur nous fait entrer dans la tête, dans le corps de cet homme où il n'y a que du vide, on ne peut même plus parler de haine, on a le sentiment qu'il n'y a rien a l'intérieur, rien qu'une machine destructrice programmée pour tout anéantir, pour exterminer. Programme du reste qui lui tient à coeur de réussir:
"J'avais beau tourner et retourner le problème sous toutes ses faces, je n'arrivais même pas à entrevoir sa solution. j'avais vingt fois par jour la gorge douloureusement serrée par la certitude de l'échec, et je me répétais avec terreur que j'allais lamentablement échouer, dès l'abord, dans l'accomplissement du devoir."
La certitude de l'échec de destruction massive d'êtres humains, voilà le souci primordial de Rudolf Lang, le plus grand nombre d'extermination en moins de temps possible, rendement optimal!
Je vais faire tourner ce livre à qui voudra bien poser ses yeux dessus, comme j'aime le faire avec mes livres mais il va sans dire qu'il ne trouvera pas sa place dans ma bibliothèque...c'est au dessus de mes forces.