"La mythologie" d'Edith Hamilton fait partie de mes livres de chevet. Il s'agit d'un sorte de "Bible " de la mythologie antique grecque et par extension, romaine.
C'est la troisième fois que je le lis intégralement. Cela m'a permis de faire resurgir des mythes un peu enfouis dans les brumes de ma mémoire. Pour d'autres, cela pourra être une découverte d'un monde où les divinités plurielles offraient, me semble-t-il, davantage de tolérance religieuse.
La genèse du monde constitue l'ouverture puis se déroule l'histoire de Titans et des Dieux, majeurs et mineurs. Période propice à l'émergence de héros, ces derniers terrassent les créatures monstrueuses qui peuplent les lieux reculés ou sauvages. Mais les victoires sont souvent de courte durée, la tragédie l'emportant sur une tranquille félicité. De nombreux personnages émaillent les pages fournies de cet ouvrage.
A l'issue de ce voyage mythologique autour du bassin méditerranéen, l'auteur porte ses pas vers le septentrion, à la rencontre des Ases et de quelques héros nordiques. Les sources semblent ténues aussi cette partie demeure-t-elle modeste.
L’écriture de l'auteur apparaît, claire, précise et factuelle, terme qui, j'en conviens volontiers, pourra apparaître paradoxal lorsque l'on fait écho aux légendes. Elle pourra sembler parfois un peu répétitive mais cela vient sans nul doute du matériau originel. Elle est pour le moins accessible et agréable à lire. L'auteure cite avant chaque partie ses sources qui sont diverses, allant de la lointaine antiquité (Homère, Hésiode, Pindare puis, un plus tard, Eschyle, Sophocle, Euripide) à celle, romaine, du début de notre ère (Ovide). La traduction qu'elle fait de ces écrits, complets et souvent fragmentaires, nous donne à apercevoir une époque révolue dont l'imagination fertile de ses peuples permettait d'appréhender le monde de façon rassurante. Ils mettaient sur les événements dont ils étaient témoins des noms, des personnages, des épopées.
Cette luxuriance de légendes a ainsi traversé les âges obscurs pour parvenir jusqu'à nous. Il n'est plus question pour nous d'adorer ces divinités anciennes mais de rêver à leurs vies tumultueuses, à leurs amours contrariés, à leurs colères iniques. Reste que leur trace existe encore au travers de nombreux mots et expressions encore utilisées de nos jours, preuve s'il en était de la force de ces mythes.