La Nébuleuse d'Andromède par Krol
Ce livre, je l'ai déniché dans la bibliothèque de mon grand-père, qui sous ses airs sérieux, ne dédaignait pas, à ma grande surprise, un soupçon de science-fiction lors de ses nombreuses excursions culturelles.
J'avais aussi vu Interstellar quelques jours avant et cela me semblait être le bon moment pour poursuivre mes investigations galactiques.
Une longue introduction pour dire que ce livre, malgré l'affection et le respect dus à mon papy, ne m'a pas emballé autant que je l'espérais. Le style est plutôt daté (écrit en 1967) et j'ai eu un mal fou à ne pas buter sur les phrases qui manquaient cruellement de fluidité.
Deux histoires se déroulent sans jamais vraiment se croiser. On a l'impression de lire deux livres en même temps. On suit ces histoires sans jamais trop savoir où l'on va et pourquoi. Ce sont deux tranches de vie, comme choisies aléatoirement par l'auteur.
Les noms des personnages étaient pour moi très durs à retenir et à différencier. Pas moyen de me souvenir de qui était qui. Entre celui qui s'appelait "Pour" et qui du coup, introduisait certaines phrases comme une préposition et le navigateur nommé "Dar Veter", que je n'ai pas cessé de prononcer "Darth Vador" dans ma tête, tout était très confus. Cela ne m'a pas aidé à suivre le cours des deux histoires (mais je sais que j'ai souvent ce problème, dès que les personnages sont assez nombreux ou présentés tous en même temps).
Mais il y a des points positifs aussi. Tout d'abord, cette anticipation hyper futuriste à travers la science des années 60. C'était très amusant de constater que le savoir scientifique a évolué dans d'autres directions. Ca apporte presque un petit côté attendrissant à l'histoire. L'auteur a d'ailleurs fait preuve d'une grande précision par rapport à ces multiples détails techniques. On sent qu'il a poussé ses recherches (peut-être même était-ce un scientifique ?) pour nous offrir une projection réaliste aux vues des connaissances de l'époque.
L'autre point qui m'a beaucoup plu, c'est sa vision de l'humanité, les questionnements qu'il nous soumet, la remise en question, déjà à l'époque, de notre mode de vie et ce que l'on fait de notre planète. Mais aussi vers quoi pourrions tendre, quelles leçons devrions-nous tirer du passé... Tout cela en créant une réponse propre à son imagination, utopique et imparfaite mais qui a le mérite d'essayer de prendre du recul et d'offrir des ouvertures. On sent une grande humanité dans son récit et la volonté de nous faire réagir.
Son idéal de société en adéquation avec les avancées technologiques incroyables est vraiment intéressant. Et si l'humanité a établi le contact avec d'autres civilisations, qui forment une communauté appelée le Grand Anneau, l'auteur ne s'est pas laissé aller à la simplicité et place de réels complications pour accéder à toutes ces connaissances. J'ai trouvé ca très malin de sa part car il met des limites à son monde. c'est ce qui le rend "viable" à mon sens.
En résumé, si l'histoire ne m'a pas réellement accroché et que le style d'écriture était lourd à mon goût, la portée philosophique du roman est clairement établie, sous le prétexte d'un but ultime : aller encore plus loin dans l'univers et la communication avec d'autres mondes. Nous ne sommes pas dans un simple roman de voyage dans l'espace mais dans un récit qui voit plus grand et qui parle d'humanité, de l’humanité.