«Lorsque la nuit me libéra, j’étais une chose sans nom, une créature impersonnelle qui ne connaissait pas les concepts de «passé» et d’«avenir». Plusieurs heures durant, mais peut-être aussi seulement l’espace d’une fraction de seconde, je restai allongé, dans une sorte de torpeur à laquelle succéda un état que je ne saurais plus décrire à l’heure qu’il est. Si je disais qu’il s’agissait d’un état de conscience vague, imprécis, allié à un sentiment d’indétermination totale, je n’exprimerais que de façon imparfaite ce que cet état avait de particulier et de singulier.
Il serait aisé de dire que je flottais dans le vide. Mais ces mots n’ont aucune signification. J’avais simplement le sentiment que quelque chose existait, mais je ne savais pas que j’étais moi-même ce quelque chose.»
Débutant lorsque le narrateur, Georg Friedrich Amberg, émerge du coma, ce roman de l’écrivain autrichien Leo Perutz (1882 – 1957) publié en 1933, traduit par Jean-Claude Capèle pour les éditions Fayard (1987) et réédité chez Zulma en 2016, est placé d’emblée sous le double signe du fantastique et de l’incertitude.
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