La nièce de Flaubert est charmante
Premier à faire la critique de "La nièce de Flaubert" sur Sens Critique, je me sens une responsabilité particulière envers Willa Cather, injustement méconnue en France.
Deuxième femme à avoir obtenu le Prix Pulitzer pour "One of Ours" (L'un des nôtres), après Edith Wharton pour son chef d'œuvre "The Age of Innocence" (Le Temps de l'Innocence), Willa Cather a marqué son temps tant auprès du public que de la critique. De nombreux grands écrivains ont exprimé leur dette envers son œuvre. "Mon Antonia" ou "Lucy Gayheart" sont de grandes œuvres de la littérature américaine.
J'ai une relation particulière avec ce livre : je l'ai découvert par une méprise. Ce que j'avais pris pour le début génial d'un livre contemporain, "Ce qu'aimer veut dire" de Mathieu Lindon, n'était en réalité que la restitution par l'auteur français de ce petit livre de Willa Cather. Je m'en rendis compte bien plus tard... quand au détour d'une librairie je tombai sur la couverture bleu-violet de "La nièce de Flaubert". Dette envers Mathieu Lindon donc. Mais, attention, pas de drogue chez Cather comme il y en a chez Lindon !
Non, l'Amérique de Cather est faite, certes de désillusion comme dans "Lucy Gayheart", mais d'une vie calme que seule quelque passion du cœur vient stimuler de temps à autre avant que le désespoir ne vienne s'abattre. Triste vie ! Il est temps de rendre justice à cette grande auteure en relisant "Alexander's Bridge", "My Mortal enemy" ou encore "Obscure destinies".
Mais, d'ores et déjà, courez acheter ce court chef d'œuvre. C'est la porte d'entrée idéale pour faire connaissance avec Lady Cather qui est là, à droite, dans le petit salon, à vous proposer un bon thé chaud !