Un beau mélange

Avec l'aura de mystère qui l'entoure, et sa réputation de classique incontournable chez les fans de SF, La Nuit des Temps mérite vraiment d'être lu.

L'histoire est (très) classique, c'est une équipe d'explorateurs (des français, cocorico !) qui trouvent, en essayant un nouvel appareil de mesure en Antarctique, un vestige d'une civilisation humaine vieille de 900 000 ans. Une femme et un homme (d'époque !) y sont présents, cryogénisés dans deux blocs de glace. Éléa, la femme, est réveillée d'abord par les scientifiques, et leur raconte pourquoi elle s'est retrouvée toute nue dans de la glace, une situation qu'on essaie généralement d'éviter.

La belle histoire d'amour qu'Éléa raconte est intéressante, rarement touchante, assez niaise du reste, mais elle sert surtout de prétexte à Barjavel pour élaborer une histoire civilisationnelle, un conflit entre puissances... une sorte de variation à partir de la Guerre Froide qui sévissait quand René a écrit son bouquin. Et c'est pour ce récit, à mon avis, que le livre vaut vraiment le coup. Certaines idées sont visionnaires, d'autres très datées, mais majoritairement très intéressantes.

Le thème amoureux n'est pas le vrai point fort de la Nuit des Temps, mais le roman mérite sa réputation de pionnier de la SF. Mieux vaut le lire avant de lire "la Sphère d'Or", de Erle Cox, publié 43 ans auparavant et qui présente vraiment beaucoup de similarités...