Je me souviens que ce bouquin m'a été offert par une école. Mais laquelle ? J'ai penché pour mon école primaire, car à cette époque-là je suis sûr d'avoir été parmi les premiers de classe en français (vous voyez où ça m'a mené), donc j'avais reçu un petit livre à lire. Mais en parcourant mon édition, j'ai remarqué que l'impression date de mars 2000, or, cette année-là, je terminais le cycle inférieur de mes études secondaires. La fin de mon cycle supérieur, c'est trop tard, et là je suis sûr de n'avoir eu aucun prix (en fait, une fille de ma classe a à peu près raflé tous prix de notre option et pour certains cours, dont Français, je n'étais vraiment pas le meilleur... je me souviens que je m'en tirais, de manière générale, avec un 14/20 de moyenne). Comme je suis sûr que ce bouquin m'a été offert et qu'aucun ami ni aucune membre de ma famille ne m'a jamais offert d'oeuvre littéraire, il ne reste plus qu'une remise de prix lorsque j'ai terminé le cycle inférieur. J'ai un vague souvenir d'avoir marché jusqu'à un petit podium, d'avoir dit merci devant un micro et je crois bien, maintenant que je me force à me souvenir, que des profs m'ont tendu un livre. Je crois même me souvenir qu'avant de monter sur le podium, je fus surpris d'entendre mon nom. Mais je pense qu'ils félicitaient les trois premiers, que je n'étais donc pas premier de classe en Français (car ce livre n'aurait pu m'être donné que pour ce cours), ce qui veut donc dire que l'éducation nationale n'était pas encore si mal à l'époque. C'est fou ce que les souvenirs peuvent devenir flou, resurgir avec quelques efforts ou bien par hasard, en voyant un visage, une pub, en retrouvant une vieille feuille.


Ce qui est sûr, c'est que ce bouquin, si je l'ai lu à l'époque, je ne l'ai certainement pas terminé. Cela ne m'intéressait pas. Je préférais jouer à "Crash Bandicoot" sur Playstation lorsque j'avais du temps libre. En le découvrant dans une pile de livres dont ma mère voulait se débarrasser à une brocante, je décidai de le récupérer et d'enfin le lire.


Je n'en ai gardé aucun souvenir. C'est pour ça que je ne suis vraiment pas sûr de l'avoir même commencé un jour ce bouquin. Je pense que ça aurait pu me plaire à l'époque. Je ne sais pas. Aujourd'hui, après une lecture complète de l'ouvrage, je ne peux en arriver qu'à cette conclusion : il y a de bonnes choses, mais j'ai pas trop aimé.


C'est dommage parce que ça commence assez bien, avec un côté "The thing" avant l'heure. Déjà, je remarque que les personnages ne sont pas très construits, mais je me dis que vu l'épaisseur du bouquin, et si on poursuit sur cette voie intimiste, alors je peux patienter un peu. Mais le problème c'est que ça ne reste pas sur cette voie intimiste. Après quelques chapitres, le récit devient digne des plus gros blockbusters. Barjavel multiplie les personnages sans jamais les approfondir, les rendre vivants. Cette histoire perd aussi de son authenticité avec tout ce brouhaha phrasique. Bon, tout reste globalement plausible, mais il ne se passe rien, les conflits sont de l'ordre de la physique et voient une solution scientifique après quelques lignes. Pas vraiment d'enjeu donc.


Il y a bien le fait que toute la planète s'unisse tout en laissant chaque pays se méfier de l'autre qui est intéressant, mais cette donnée n'est que trop pauvrement exploitée. Le coup le plus dur, c'est le basculement dans la science-fiction totale arrivé à la moitié du récit, avec un flashback expliquant un peu tout. Cette partie est davantage centrée sur l'action, sauf que la tension ne prend jamais puisque c'est un flashback et qu'on sait comment ça se termine. Enfin non, il y a un twist de fin complètement ridicule et pas du tout crédible. Soit j'ai sauté la petite ligne qui explique le comment du pourquoi, soit c'est juste incohérent*. Le monde dépeint est finalement assez pauvre. On sent bien que l'auteur a pensé à plein de choses, mais ça reste trop peu et trop pauvrement exploité. En fait, malgré quelques bonnes idées, la description de cette société au fil de l'action ne m'a pas vraiment intéressé.


De plus, cette seconde partie sonne comme un roman en soi, avec de nouveaux personnages puisqu'on laisse presque totalement tomber les anciens. Si au moins les nouveaux étaient mieux construits, mais ce n'est pas vraiment le cas. De plus, tout le côté manifestation (quasi prémonitoire) n'est à nouveau que pauvrement exploité, et l'écho qu'il laisse à la fin du bouquin m'a plus fait sourire par sa maladresse (maladresse parce que mis plic ploc dans le récit sans réel approfondissement) que pour sa portée philosophique (si je puis dire).


Malgré tous ces défauts, le bouquin se lit. Et il se lit plutôt bien et vite grâce à un vocabulaire facile d'accès, à une construction de phrases restant la plus simple possible et la plus claire. Ainsi, même tout ce qui touche à la science-fiction ne laisse planer aucun doute quant à l'image que cela renvoie. En fait, c'est si limpide que je suis surpris que personne n'ait encore adapté ce bouquin. À l'heure où les histoires d'amour et de rebelles amoureux font sensation au cinéma (comme depuis toujours en fait), il serait bien vu qu'une production se lance dans ce projet.


Pour en revenir au côté blockbuster, ça ne me dérange pas en soi. Ce qui m'ennuie, c'est que dans ce bouquin-ci, rien n'est exploité : soit ce n'est pas assez con et fun, soit ce n'est pas assez subtil et intelligent. C'est juste... maladroit, creux, facile, pauvre.


Bref, après quelques chapitres enchanteurs, mon plaisir n'a fait que diminuer, jamais au point de devenir de l'agacement, heureusement, la machine est, somme toute, bien huilée, mais il est arrivé à un tel niveau que l'histoire me laissait indifférent. Dommage.


*je parle bien évidemment de l'identité réelle de l'homme : puisque les personnages ont réussi à voir ces souvenirs, comment ont-ils pu ne pas constater une différence entre les deux hommes concernés ? Comme à ce moment du bouquin je n'étais plus très intéressé, il se peut que j'ai sauté quelques lignes sans m'en rendre compte... mais bon, quand une seule ligne est censé expliquer ce genre de truc, ça me paraît un peu facile.

Fatpooper
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le 14 août 2015

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Fatpooper

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