La nuit du coeur
C’est un dialogue sans cesse renouvelé, une idée sortie du néant qui surprendrait, figé dans les siècles, l’impatience d’un mot, l’expression d’une idée, un échange de regards entre le passé et le...
le 30 août 2019
- Il faut ouvrir une porte là oú il n'y en a pas, puis laisser entrer le silence qui est le seul vrai Dieu.
- La plus sûre justification des livres, ce pour quoi ils sont aussi nécessaires que le pain ou l'eau, est cette lumière qu'ils ouvrent dans un visage. Une fin de jour au Creusot, j'ai vu la vitrine illuminé d'un lavomatique, et une jeune femme, seule sous les néons, lisant un livre pendant qu'une machine tournait. Le génie des gens invente des chapelles là où on n'en veut plus.
- Il n'y a pas d'autre raison de vivre que de regarder, de tous ses yeux et de toute son enfance, cette vie qui passe et nous ignore.
- Les personnes, nous ne les voyons que deux fois. Quand elles nous apparaissent, puis quand elles nous quittent. Le reste du temps elles n’habitent qu’un étage d’elles-mêmes. Voir quelqu’un, c’est découvrir son visage à toutes les fenêtres d’un immeuble en même temps.
- Les poèmes sont des pièges qu'on pose dans la forêt du langage et qu'on recouvre de silence.
On vient de temps en temps les relever, voir si un ange s'est fait prendre.
On reconnaît un ange à son humanité.
- Il me semble que dans l’abbatiale je me déplaçais moins vite que dehors. C’est ça : un peu moins pressé, poussé vers aucun but. On dit que le cœur d’un cyclone est d’un calme absolu. C’est peut-être ça prier.
- J'ai faim de légèreté, sans doute parce que je vis sur un astre dont la densité d'indifférence de jour en jour s'accroît.
- Les gens qui se taisent sont les deniers dieux de ce monde. Ils tiennent un livre ou bien rien. Ils regardent quelque chose par une fenêtre
- ... c'était beau parce qu'inutile. Il y a de moins en moins de gestes qui ne cherchent aucun profit.
- Ce qui ne nous sauve pas immédiatement n'est rien.
- Un arbre s'est arraché un bras pour donner une porte à l'abbatiale. Une montagne ou une carrière ont donné des vertèbres pour que naissent les piliers. Le sable des rivières s'est dépouillé de sa blondeur pour colorer les murs. Des abeilles ont travaillé sans salaire pour qu'il y ait des bougies. La grâce est le fruit de milliers d'effacements.
- La douceur vient de la force. La force vient du Ciel.
Créée
le 25 avr. 2024
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