Peu friande de la littérature américaine, je n’étais probablement jamais tombé sur de bons traducteurs. Tout finit par se réparer ! La traduction est donc signée Marc Amfreville, et l’auteur de ce bijou se nomme Delia Owens. Et c’est probablement l’association de ces deux personnes qui fait de « Là où chantent les écrevisses » un magnifique roman. Il m’a toujours manqué dans la littérature américaine, un peu de richesse de la langue, de poésie des sonorités. J’ai malheureusement trimé très souvent pour finir les romans américains sans me plonger dans la lassitude.
Alors pour celui-ci, j’y allais sans grande conviction, et le commençait pour le travail. Et finalement au bout de dix pages les images s’imposent, les grands espaces sauvages, les marécages de Caroline du Nord, le chant des goélands, la cabane perdue en pleine nature, les insectes et les plumes d’oiseaux, l’odeur de l’humus, tout devient visuel et nous plonge dans l’univers de l’écrivaine. Les descriptions sont belles, les personnages sont attachants, la traduction est riche et l’histoire nous embarque très vite. Il ne m’en fallait pas plus pour dévorer les presque 500 pages avec le sentiment étrange de devoir quitter une amie et une vie qu’on aurait pu connaitre. Je sais déjà que les sensations de lecture de ce livre resteront longtemps dans ma mémoire. Il fait du bien ce roman. Véritable ode à la liberté, la solitude et la nature, il donne envie de partir vers des contrées lointaines et en ces temps de confinement il est une bien jolie façon de s’évader.
Kya fait partie désormais de mes figures féminines préférées dans la littérature. Lisez-le, vous ne serez pas déçu.