Là où rêvent les étoiles... Rien que le titre choisi par Éric Marchal est une invitation au voyage. Au long cours vues les quelques mille page dudit roman. Et pourtant, à la fin, un regret: que ce soit fini justement.
De la poésie de l'Alhambra à la rigueur scientifique des prouesses technologiques, on transite par toutes sortes de récits dans le récit. Bien sûr, il y a une confluence entre la famille Delhorme qui réside dans les vestiges nasrides - qu'Alicia l'épouse contribue à restaurer passionnément - et le Paris d'Eiffel, Hugo et Bartholdi.
Éric Marchal mêle avec maestria personnages fictionnels et réels, histoires personnelles et familiales et les défis incroyables de la technique en cette fin du XIXème siècle où le progrès signifiait bienfait pour l'humanité. La foi mise dans les découvertes et les exploits industriels et scientifiques imprègne totalement les pages du roman. Qu'il s'agisse des ouvrages grandioses de Gustave Eiffel (le pont Maria Pia au Portugal, la structure interne de la Statue de la Liberté, la Tour éponyme, ...), des recherches dans l'art encore neuf de la photographie ou de la science balbutiante de la météorologie, j'ai trouvé toutes les informations apportées par l'auteur passionnantes à lire. J'ai grâce à lui appris beaucoup de choses que j'entends bien creuser tant il a suscité mon intérêt.
Et puis il reste les rapports pas toujours simples entre les divers protagonistes, notamment les triplés Delhorme qui par leur survie à la naissance forment déjà des êtres singuliers. Les personnalités de chacun des personnages, vrais ou inventés, sont infiniment travaillées en profondeur. Qui plus est dans un style très agréable à lire.