La Papesse Jeanne par Krol
Emmanuel Roidis est grec. Il a écrit la légende de la papesse Jeanne au milieu du XIXe siècle, s'appuyant sur ses recherches pour donner vie au personnage et du corps à son histoire. La traduction française de ce livre n'a été réalisée qu'aux premières années du XXe siècle, et c'est inchangée qu'elle nous arrive dans ce livre de poche.
J'ai eu envie de lire ce livre après avoir visionné le film du même nom. J'étais curieuse de cette belle imposture, traitée de façon un peu simple dans le film mais néanmoins plaisante.
Plusieurs livres existent à ce sujet mais promettaient une histoire relativement différente du film, et je me suis dit qu'il serait intéressant de comparer les deux versions.
Le livre insiste surtout sur la vie de Jeanne AVANT son accession au trône papal, retraçant, je l'imagine, un moyen-âge assez réaliste, selon la vie des religieux de l'époque. La fin de l'histoire, par contre, m'a paru assez succincte et je suis restée sur ma fin.
Quant au style d'écriture, je l'ai trouvé personnellement un peu lourd, car lesté d'innombrables comparaisons, souvent personnelles à l'auteur, souvent aussi en rapport avec la mythologie ou les polémiques de l'époque, ce qui implique d'avoir une très très bonne culture générale, et qui n'est pas mon cas, je l'avoue. Du coup, j'ai manqué sans doute pas mal de subtilités, traits d'humour ou sarcasmes, qui répétés tout au long des pages, deviennent un peu lassant, faute d'être entièrement compris. On sent bien le poids du temps qui a passé entre l'auteur et nous.
Quelques détails manquent aussi à l'édition, comme des traductions aux phrases en latin ou grec ou quelques NDLR pour aider la lectrice inculte que je suis. J'ai tout de même eu la surprise de voir que je savais toujours un peu près lire le grec, sans le comprendre toutefois.
En résumé, un livre intéressant mais pas à mettre entre toutes les mains peut-être. Il est situé entre le roman, le mythe et le récit de voyage. Mais il se lit très vite et n'a donc pas eu le temps de m'ennuyer ou me lasser.