Un monde sans Israël

La part de l’autre nous montre ce qui aurait pu se produire si Adolf Hitler avait réussi son concours d’entrée en école d’art. A partir de la même enfance, du même passé, l’auteur nous fait vivre en parallèle la vie des deux Adolf, celui qui a été recalé (le vrai Hitler, récit partiellement inventé mais jalonné de faits historiques) et celui qui a été admis (le Hitler hypothétique, récit d’imagination mais qui garde une certaine cohérence avec la situation du monde de l’époque).

Les deux récits sont organisés en quinconce et au fil des pages l’un peut prendre le dessus sur l’autre et inversement, en fonction des moments clés. Ces derniers sont habillement situés pour créer un rythme envoutant et ne pas provoquer un seul instant d’ennui.
On pourrai reprocher en revanche à M. Shmitt une vision trop manichéenne des évolutions d’Hitler. Dans l’une Hitler devient une personne respectable et respectée, et dans l’autre une bête d’égo, un crétin orgueilleux. Cette vision du personnage permet en effet de justifier les erreurs stratégiques répétées du Führer mais a tendance à impacter (bien que modérément) l’impression qu’on a que les deux récits s’établissent bien à partir du même individu.

Ce livre est de mon point de vue une bonne illustration de l’influence que peut avoir l’environnement dans la détermination d’un individu. L’auteur veut avant tout nous faire comprendre que malgré ses actes ignobles, Hitler est avant tout un homme comme nous et non pas une matérialisation humanoïde du mal. Ou pour paraphraser les notes de l’auteur à la fin du livre, un monstre en puissance réside en chacun de nous et qu’il est de notre devoir à tous de le taire.

L’ensemble forme un tout harmonique qui se lit rapidement et nous offre la possibilité de voir un monde dont l’histoire ne serait pas entachée des désastres humanitaires que sont l’holocauste et la création d’un État juif en Palestine.