Mathilde est une jeune femme née dans une famille d'employés. Elle se marie avec un modeste homme dont la profession est commis de ministère. Elle est belle, charmante et d'une certaine intelligence. Pourtant, sa condition sociale ne lui permet pas d'être à la hauteur de ses aspirations. Elle rêve de dorures, de dîners luxueux et de la grande vie parisienne. Un jour, le Ministère de l'Instruction Publique convie le couple à une réception et la jeune femme refuse de s'y rendre en raison de la pauvreté. Son mari accepte de lui payer une robe et Mathilde décide d'aller demander à son amie, plus riche qu'elle, Madame Forestier, de lui prêter un bijou. Elle choisit une rivière de diamant en guise de parure. Après une réception dans laquelle Mathilde resplendit, elle se rend compte chez elle de la perte de sa parure. S'ensuit une course effrénée pour la retrouver, plusieurs crédits pour rembourser la rivière afin de la remplacer par une semblable, dix années de souffrance physique et morale. A la fin de la nouvelle, Mathilde découvre par la bouche de sa vieille amie que cette parure ne valait que cinq cent francs.
Guy de Maupassant, dans cette nouvelle de peu de pages, résume tous ces thèmes. D'abord, on lui reconnaît un certain intérêt pour des personnages féminins (qu'ils semblent n'aimer que moyennement), pour les rapports entre classe et ses ambiguïtés (la pauvre qui veut devenir riche et les faux semblants des bourgeois ruinés pour garder une apparence de richesse) ainsi que la cruauté de la nature humaine. Cette nouvelle est simple stylistiquement comme de coutume chez Maupassant qui réussit assez facilement à planter un décor, des personnages et une intrigue en deux pages sans excès ni manque, avec une écriture à la fois limpide et recherchée. La chute de la nouvelle est atroce, difficile et franchement douloureuse. Personne ne peut rester insensible au sort de cette pauvre Mathilde qui voit s'effondrer sous ses pieds à la fois ses efforts perdus mais également les hypocrisies d'une société rongée par l'orgueil.