Résumé
Un livre trop superficiel et lacunaire pour traiter des thématiques aussi intéressantes. Mais il a le mérite de donner à lire une parole peu entendue.
Détails
Fatima Daas est musulmane, francilienne, et lesbienne. Les nombreuses répétitions durant le récit ancrent volontairement cette identité, au risque de l'enfermement, ou comme pour en souligner les contradictions et le fardeau.
L'écriture et le style permettent de rendre compte de cette oppression, de cette situation qui provoque beaucoup de questions et si peu de réponses. Et c'est sans aucun doute un objet nécessaire pour les personnes pouvant s'identifier à Fatima Daas, ne serait-ce que pour publiciser l'existence d'une identité si complexe à porter.
Pour autant, La Petite Dernière demeure engoncer dans cette situation semble-t-il inextricable. Au point que le récit patine, n'apportant que peu de réponses tout en effleurant les thématiques. Si le cas des relations intra familiales est un peu mieux abordé que le reste, il n'y a que peu d'éléments pour appréhender la conciliation entre islam et homosexualité. Au contraire, certaines pages rabâchent des extraits de prière dont l'interprétation est laissé à la lectrice ou au lecteur.
On ne sait jamais vraiment si ces prières sont brandies comme une fierté ou comme un respect des prescriptions familiales et de sa communauté, notamment venant de l'imam qu'elle compare à un docteur. On en revient donc à l'homosexualité comme péché, mais également comme maladie.
J'aurais vraiment souhaité que l'autrice tente de comprendre ces contradictions afin de mieux déconstruire les différentes structures oppressives qui lui font ressentir ces bloquages. Qu'ils s'agissent de sa famille, de sa religion et de ses propres biais, afin de comprendre dans quelle mesure l'homophobie intériorisée et l'aliénation pouvaient jouer un rôle dans la construction de son identité.
6/10