Réhabilitée
Sacré pavé que La petite femelle, mais il n’en fallait pas moins pour réhabiliter la mémoire salie de Pauline Dubuisson. Cette couverture déjà, de Pauline portant le trench de l’amant qu’elle a tué,...
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le 18 août 2022
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Sacré pavé que La petite femelle, mais il n’en fallait pas moins pour réhabiliter la mémoire salie de Pauline Dubuisson. Cette couverture déjà, de Pauline portant le trench de l’amant qu’elle a tué, épuisée au premier jour de son procès. On a beaucoup écrit sur Pauline Dubuisson, et elle fut l’investigatrice d’un des faits divers les plus populaires des années 50, en tuant son ex-petit ami.
Avec son lot de calomnies, et d’arrangements avec le passé et les faits, pour coller au mieux à l’image vendeuse de l’héroïne diabolique qui magnétisait la foule : vénéneuse, vénale, cruelle, inconvenable. En 46 chapitres, Philippe Jaenada égrène tous les qualificatifs qui lui ont collé à la peau, d’hystérique à sans coeur, d’aimante à perverse…
Pourtant grâce à un remarquable travail d’enquête, Philippe Jaenada prouve par A + B que non seulement une multitude de mensonges ont été propagés à son sujet (et surtout dans l’enceinte du tribunal pour ne rien arranger), mais que Pauline était une femme libre, qui longtemps n’en a eu que faire du qu'en-dira-t-on… jusqu’aux retours de bâton, dévastateurs, qui l’a souvent laissé brisée. Pauline est né un peu trop tôt, dans un monde où le mariage était la destinée (acceptée) de toute jeune fille, et où être entêtée, indépendante et fière, ne faisait pas de vous une femme respectable.
700 pages c’est beaucoup, Jaenada prend son temps pour disséquer les moindres dépositions et articles de presse de l’époque, il digresse régulièrement sur son travail d’investigation mais aussi sur le contexte de l’époque : Dunkerque assiégée, la guerre 39-45 dans le Nord de la France (une pépite pour moi qui suis lilloise) ou des comptes rendus de procès similaires. Tout ça avec beaucoup d’humour (et un sarcasme impayable) mais aussi une énorme dose de tendresse pour « Paulette ».
Longtemps encore je penserai à Pauline en traversant la Place du Temple à Lille. Elle va me hanter un moment.
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le 18 août 2022
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