La romancière et chroniqueuse judiciaire au Monde Pascale Robert-Diard, nous plonge avec talent dans les atermoiements d’Alice, avocate, qui décide de soutenir Lisa, la petite menteuse.
Au premier rendez-vous, Lisa revient aux prémices de son histoire, lorsqu’elle avait quinze ans. Elle raconte sa famille, le divorce, l’impression d’être transparente, elle est mal dans sa peau, jusqu’au jour où sa poitrine se développe, au point de la rendre, à la fois mal à l’aise et à la fois plus intéressante auprès des garçons. Une ambivalence qui lui laisse un goût amer, mais elle se sent pour la première fois désirée, appréciée, par tout ces garçons. Les baisers, les caresses, les attouchements de celui pour lequel elle « craque » mais aussi d’autres, qui l’ont filmé, à son insu…
C’est un roman sur le fonctionnement de la justice, mais aussi sur ses dérives, sur la parole des victimes et sa prise en compte, mais surtout sur le courage d’aller à contre-courant des taboues de notre société. L’auteure pousse le lecteur à réfléchir sur la figure de la victime, et parvient, à nous faire comprendre le choix de Lisa.
La vérité n’est jamais celle que l’on imagine, les institutions sont dénigrées pour leur indifférence, les adultes remplis de bonnes intentions sont mis au pilori tout en douceur, pour démontrer les travers que cela occasionne. Le mensonge devient le fil conducteur de ce roman, avec ses conséquences ainsi que ses raisons dont l’auteure tente de disséquer l’engrenage.
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