Nouveau venu au sein d'un administration, Björn est l'exemple type du jeune cadre dynamique prêt à en découdre dont les dents rayent le parquet. Bourré d'ambitions, il se croit nettement supérieur au reste de ses collègues pour lesquels il n'a que condescendance. Roi de la rationalisation, il organise ses journées de travail en sessions de 55 minutes de travail intensif avant de s'offrir des mini-pauses de 5 minutes entre, histoire de décompresser. C'est à cette occasion qu'il découvre par hasard une pièce inexploitée, que tout le monde semble ignorer. Au fur et à mesure des journées, il ressent de plus en plus le besoin de s'isoler pour se ressourcer dans cette pièce. Ses collègues ne tardent pas à s'interroger sur la raison qui pousse le dernier venu à rester des heures et des heures planté devant le mur du couloir...
A travers cette histoire à mi chemin entre Kafka et Ionesco, Jonas Karlsson signe une satire assez réjouissante du monde de l'entreprise, du travail en open space et de ce que Michela Marzano nomme "l'extension du domaine de la manipulation". Ou comment l'apparente bienveillance des nouveaux modes de management cache en réalité la même recherche de la performance, l'espionnage de tous par tous et comment tout ça conduit les individus les plus inadaptés au bord de la folie.
Parvenant à conserver le mystère sur l'existence ou non de cette pièce, le roman se révèle ludique et met souvent mal à l'aise. Une belle réussite.

ValM
8
Écrit par

Créée

le 11 juil. 2016

Critique lue 168 fois

1 j'aime

ValM

Écrit par

Critique lue 168 fois

1

D'autres avis sur La pièce

La pièce
Propppane
10

Et pourquoi pas

Karlson n'a pas révolutionné le Roman et n'a certainement pas écrit un grand classique. Maintenant ça n'a pas l'air d'être sa prétention.C'est un Roman assez basique avec l'idée de pousser jusqu'à la...

le 11 janv. 2023

1 j'aime

La pièce
ValM
8

La Pièce

Nouveau venu au sein d'un administration, Björn est l'exemple type du jeune cadre dynamique prêt à en découdre dont les dents rayent le parquet. Bourré d'ambitions, il se croit nettement supérieur au...

Par

le 11 juil. 2016

1 j'aime

Du même critique

Priscilla, folle du désert
ValM
9

No more fucking ABBA !

Les visions successives ne semblent pas porter préjudice à l'enthousiasme que l'on ressent devant le génial film de Stephan Elliot. Pourtant, avec son exubérance et son overdose de musique disco, le...

Par

le 27 oct. 2014

14 j'aime

1

Sue perdue dans Manhattan
ValM
9

Magnifique inadaptée

Nombreux sont les films a avoir traité de la solitude, de l'errance propre aux grandes métropoles. Mais peu arrivent à trouver le chemin pour traiter ce sujet avec toute l'élégance, la délicatesse et...

Par

le 21 oct. 2014

10 j'aime

2

Belladonna
ValM
8

Critique de Belladonna par ValM

Quasiment invisible en France, où il ne fût d'ailleurs jamais exploité malgré sa présentation à Avoriaz en 1975, La Belladone de la tristesse (autrefois « La Sorcière ») constitue une expérience à...

Par

le 28 janv. 2015

10 j'aime