Roman historique, premier d'une longue série (sept volumes pour la série des aigles en v.o., sans compter les préquelles et autre séquelles).
L'histoire se déroule au 4ème siècle après J-C, en Bretagne (actuelle Angleterre), donc plutôt vers la fin de l'Empire Romain d'Occident, et on y suit les pérégrination de Varus, un centurion romain de ses dernières années de soldat à sa reconversion en tant que forgeron.
Voilà pour le tableau.
Je vais commencer par du pinaillage : sur le plan purement historique, je ne suis pas bien sûr que l'auteur nous présente réellement l'armée romaine de cette époque. Attention, je ne dis pas qu'il ne s'est pas documenté, c'est même le contraire, le roman comportant en annexe une note sur l'organisation des légions romaines.
En revanche, j'ai des réserves sur l'équipement décrit. J'ai eu l'impression que les troupes qu'on nous invitait à suivre étaient encore équipées telles l'image d'Épinal de la légion : pilum lesté, armure métallique / cotte de mailles notamment. Or, il me semblait qu'à ce moment de l'histoire de Rome, on avait déjà bien entamé le déclin militaire et que les légionnaires étaient déjà plus légèrement équipés, les armures métalliques ayant notamment été en grande partie abandonnées.
Mais d'une, il est possible que je me goure, et de deux, ça n'a que peu d'importance pour le récit (pinaillage, comme je disais).
Cela étant dit, parlons du contenu.
Je n'ai pas grand chose à reprocher à l'écriture de Jack Whyte. Les personnages sont sympathiques, les dialogues bien pensés / construits, le récit prenant dans l'ensemble. Je dis "prenant dans l'ensemble", car il n'échappe pas à quelques longueurs, mais j'y reviendrai.
Le centre de l'intrigue se focalise sur une histoire de pierre céleste, qui permettrait d'obtenir un métal inconnu des forgerons de Bretagne (et même de l'Empire) permettant de créer des lames tout aussi solides que somptueuses et sur la chute inéluctable de l'Empire, à laquelle le héros et ses amis vont tâcher de se préparer. Le tout est saupoudré d'un peu de guerre, de beaucoup d'intrigues et d'un peu de sexe.
Dans cette Bretagne située en périphérie de l'Empire, loin des troubles agitant Rome ou Constantinople, va donc se décider l'avenir de l'île, au sein d'un petit groupe de personnes qui préparent d'ores et déjà l'après.
Et c'est là que l'on voit un peu Jack Whyte venir (impression que viendra confirmer d'ailleurs la toute fin de ce premier tome).
Il devient assez vite évident, pour peu qu'on prenne deux secondes pour réfléchir au titre de cette série et aux éléments qui nous sont présentés dans le roman, que c'est l'histoire de Camelot et du mythe arthurien qui vont nous être contés.
La pierre céleste servira à forger Excalibur, la communauté "survivaliste" servira de noyau dur pour Camelot (il sont alliés à des Pendragon, tiens, tiens... Caius et surnommé Caï, ah oui ?) etc...
Du coup, par moments, j'ai vraiment eu l'impression que Whyte allongeait la sauce pour le plaisir, nous montrant ses personnages se posant plein de questions auxquelles, pour ma part, je pouvais déjà répondre. D'où un certain agacement à voir les choses traîner la patte...
Après, je ne vais pas bouder mon plaisir. Comme dit précédemment, l'écriture est très plaisante et ces quelques longueurs que je lui ai trouvé seront peut-être toutes subjectives.
En résulte donc un roman agréable, mais pas assez surprenant à mon goût. Je ne sais pas si je prendrais le temps de lire les suites (tant de livres qui s'accumulent chez moi), mais ça vaudrait le coup, ne serait-ce que pour vérifier mes théories ^^