La Place de l'Étoile est un roman de Patrick Modiano paru en 1968 aux éditions Gallimard et récompensé par le prix Roger-Nimier et le prix Fénéon.
Les trois premiers livres de l'auteur : La Place de l’étoile (1968), La Ronde de nuit (1969) et Les Boulevards de ceinture (1972), sont unis par une thématique commune, si bien qu’il est devenu courant, parmi les critiques qui se penchent sur l’œuvre de cet auteur, de les rassembler sous l’étiquette collective de « trilogie de l’Occupation », bien que l'auteur ne l'ait jamais (du moins je n'ai pas réussi à le trouver ...) confirmé ...
Bref, La Place de l'étoile est un livre qui porte assez à confusion, confusion du fait que le livre n'ait aucune véritable intrigue, justifié selon l'auteur du fait que le livre est plutôt une sorte pamphlet qu'un roman.
Le livre offre un mélange entre autobiographies, satire sociale et kaléidoscope du juif de l'occupation raconté par Raphaël Schlemilovitch, un Juif antisémite qui passera du déserteur juif de l'armée française, au chroniqueur proposant de créer une Waffen SS juive, au Juif officiel du IIIème Reich jusqu'au martyr qu'il désirait tant lors de son passage dans une Israël nazifiée !
Et on enchaine dans ce livre, les délires de Raphaël dont on découvrira très vite la hantise et la fascination morbide pour la persécution juive qui a eu lieu lors de la Seconde Guerre mondiale mais il faudra attendre la fin du roman et une discussion avec une personne que Raphaël prend pour Sigmund Freud (car il était déjà mort) pour avoir toutes les clés de lecture de l'oeuvre, qui sera vite suivie d'un discours du docteur "Freud" comme quoi le Juif n'existe pas, discours qui sera ignoré par Raphaël, qui réclamera comme médecin traitant le docteur Louis-Ferdinand Bardamu, juif comme lui, et clôt sa confession en avouant à Freud; qui sanglote dans un coin, qu’il est « bien fatigué, bien fatigué… »
En conclusion, les délires de Raphaël qui étaient au début rafraichissants deviennent au fur et à mesure de plus en plus indigeste et peine à fasciner dans la durée et on se retrouve une fois le livre terminé avec l'impression que comme Raphaël, nous sommes bien fatigués ...
J'aurais préféré que le livre se cantonne à une nouvelle d'une centaine de pages pour mieux garder son aspect rafraichissant sans jamais perdre son souffle en cours de lecture, sinon si vous cherchez une lecture originale et qui déconstruit de manière satirique une bonne partie de la société lors de l'occupation, La Place de l'étoile sera surement pour vous !
Sur ce, bonne lecture si vous vous décidez à le lire et si pas, je vous remercie de m'avoir lu jusque-là !