La Plaisanterie
7.8
La Plaisanterie

livre de Milan Kundera (1967)

La force de ce livre se situe dans ses narrations multiples qui s'entrecroisent, ses personnages qui se dévoilent peu à peu par le biais d'autres personnages, de souvenirs, de retours en arrière, de visions et réflexions toutes subjectives. Bref, la force de ce livre est sa lente progression dans l'intimité et dans la vie des protagonistes.
Une complexité qui ne se discerne pas au premier abord : en effet, Ludvik est le narrateur des deux tiers du livre, dont le début, et l'on ne saisit pas immédiatement toute l'importance de l'action, toute la symbolique des rencontres. Et peu à peu, lentement, on comprend, et l'intérêt monte au fur et à mesure. Le lecteur est impliqué dans ces vies étalées, qui sont liées de loin en loin et se recoupent à la fin, toutes, sauf celle de Lucie. Mais Lucie, ce personnage central de l'oeuvre, est aussi le seul personnage central de l'oeuvre qui n'a pas sa part de narration et qui reste un mystère gris et intrigant, au milieu de Ludvik, de Jaroslav, d'Helena et de Kostka.

Histoire d'amour ? D'absurdité et de dérision ? De politique ?
Pour moi, l'histoire de vies avant tout, de celle de Ludvik surtout, de ses événements marquants, de ses défaites, de son début et de sa fin. Avec comme toujours, l'intervention de l'auteur mais implicite, à travers des réflexions subtiles et exigeantes.

Un bon Kundera, lequel s'efface derrière son histoire pour mieux la composer et la recomposer, dans un arrière-plan communiste qui en profite pour être riche et instructif.

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le 25 avr. 2011

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Eggdoll

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