"Ce n'est pas une histoire de tabous, mais plutôt de pudeur."

C'est l'un des livres, voir le seul, qui m'a vraiment parlé (en plus de ceux de Robin Hobb).
Du passé de l'héroïne jusqu'à sa façon de réagir en tant que femme, sa sensualité (plus que sa lubricité maladive...), la fibre artistique et l'éveil des sens via les mots, la photographie, les courbes d'une sculpture, tout ça... Tout m'a parlé.
Le fait que ce soit du semi épistolaire aussi (l'héroïne étant l'auteur de lettres amoureuses/coquines).
Le principe même que l'héroïne écrive pour autrui avant de le faire pour elle même, qu'elle ne se donne même pas "voix au chapitre", n'ose pas vivre par rapport à ce qu'on a voulu qu'elle soit avant, ça me touche.


Il y a des passages qui m'ont marqué également, des mots, de la poésie littéraire.
Le passage de son ex, au début du livre, qui lui écrit :


"Je suis désolé que nous nous soyons disputés.
Me pardonneras-tu ?
Dans cette ville sereine, pleine d'intrigues et chargée de sensualité, je repense sans cesse à ce que je t'ai demandé, au mensonge que tu as dit, je le comprends à présent, dans notre intérêt à l'un et à l'autre.
Le fait que j'ai pu être jaloux de ton passé, je ne peux l'effacer. J'étais obtus. comme les rues sinueuses de Venise. Je savais d'après ta conversation au téléphone que tu parlais à un ancien amant. Je voulais savoir qui il était. Pourquoi il t'appelait encore et ce qu'il voulait. Pourquoi tu lui avais parlé pendant ce qui m'a semblé être une éternité. Ce qu'il représentait pour toi. Ce qu'il signifiait toujours pour toi. Et s'il était au coeur des problèmes que nous avons quand nous faisons l'amour.
Mais à présent, après avoir tempéré mes émotions, je sais que nous devenons qui nous sommes à cause de la personne que nous étions, de ceux que nous avons connus, et de ce que nous avons fait. Et pour t'aimer, je dois aimer tous les hommes que tu as connus. Je dois être reconnaissant de chaque baiser qui s'est posé sur tes lèvres, de chaque langue qui s'est glissée en haut de tes cuisses. De chaque doigt qui a effleuré ta joue. De chaque main qui a caressé tes seins. De chaque regard qui t'a vue nue. De toutes ces choses - Mon Dieu... de tous ces hommes - qui ont fait de toi la femme que j'aime.
Un jour, quand nous serons vieux et usés, je veux que nous nous regardions en souriant, toujours jeunes et vivants de tout ce que nous avons fait et de tout ce que nous avons été, tout ce que nous nous sommes donné l'un à l'autre. Pour y arriver, je dois apprendre à aimer ce que je déteste."


Comme un ami m'a dis vis à vis de moi même et que je trouve particulièrement adapté à ce livre :
"Ce n'est pas une histoire de tabous, mais plutôt de pudeur.
Il y a de l'élégance et de la dignité dans tes joies, tes peines et dans tes démarches.
C'est la fraîcheur et l'ouragan des 20ans... La passion, nue."


Un petit livre qui pourrait je pense, faire une belle introduction au polyamour et l'acceptance en amour.

Noumenie
10
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le 15 sept. 2011

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Noumenie

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