Vous incarnez Guy Gnôle. Un jeune garçon irréprochable qui se lance en politique avec des idées plein la tête. Par respect pour vos futurs électeurs, vous décidez de vous renseigner un minimum en vous procurant un livre de vulgarisation sur le thème de la politique. Vous vous rendez alors compte que le monde politique est fascinant, et que chaque concept en appelle d’autres. L’aventure commence avec le mot « Abnégation ».
((Principe du dico de rôle : vous commencez par la première définition. Chaque définition comporte une ou plusieurs références à d’autres définitions sous la forme suivante : (cf. autre définition). Faites votre choix, passez à la définition associée, avancez ainsi dans vos recherches et, éventuellement, dans votre carrière politique, et que Dieu vous garde.))
Abnégation : valeur essentielle à l’intégrité d’un homme politique. Mot très peu utilisé dans les meetings pour ne pas embrouiller le français moyen qui, dans la tête de l’homme politique, n’a pas vocation à comprendre les mots compte triple (cf. Condescendance).
Abstentionnisme : véganisme politique. Sauf qu’en l’occurrence, c’est les omnivores qui font la morale. Le seul mot compte triple que l’homme politique fait semblant de ne pas comprendre. Même si le mot se mettait en place par hasard sur son petit pupitre lorsqu’il joue au Scrabble, l’homme politique refuserait de le voir (cf. Daltonisme). Petite précision : même si ça rime richement, l’abstentionnisme n’a rien à voir avec le sionisme, au contraire (cf. Complot).
Acceptation : état latent qui rend tout bien plus facile. Vous oubliez votre carrière. Vous vous mettez sous la couette devant Netflix et vous écoutez le chant des oiseaux qui vous parvient par la fenêtre en ce beau jour de printemps ensoleillé. Vous êtes bien, vous venez de commander une pizza végétarienne sur Deliveroo et vous vous dites que les livreurs ont quand même bien de la chance de travailler à l’air pur… mais un jour vous tombez sur Le Plus Grand Cabaret Du Monde à la télé (cf. Télévision) et vous vous dites que quand même, ce type, il a du potentiel, et que vous seriez prêts à reprendre les armes pour lui (cf. Patrick Sébastien ou cf. Résilience).
Boules Quies : Walkman du pauvre (cf. Patrick Sebastien).
BFM TV : on l’avait compris avec le HIV, les trucs que l’on désigne par des acronymes en majuscules ont souvent tendance à puer du cul (cf. ENA ou cf. Joker).
Carrière : illusion qui brouille complètement les pistes de l’honnêteté. Saint Graal qui peut motiver n’importe qui à l’autosuggestion, pour se persuader que sa propre soumission à l’autorité et à la corruption est nécessaire au bien-être de tous (cf. Daltonisme). Exemple : aux employés de Whirlpool qui veulent des mesures contre l’entreprise qui les a licenciés, Macron répond « mais ce n’est pas possible… ce n’est pas possible et ce serait contre-productif » (cf. Boule Quies ou cf. Finance).
C’est votre liberté de parole : anti-corollaire de l’expression « qui ne dit mot consent ». Phrase employée par les présentateurs télé lorsqu’ils sont pris de court, pour décrédibiliser en toute objectivité une opinion en désaccord avec la ligne éditoriale de l’émission (cf. « Chroniqueur »).
Chroniqueur : personne invitée sur un plateau télé pour dire beaucoup de bêtises en donnant l’illusion de la vérité. Une manière pour l’émission de donner de la nourriture aux cochons sans se salir les mains. Exemple : Eric Zemmour. Contre-exemple : certains chroniqueurs tentent de réfléchir avant de parler et donnent pourtant, avec l’aide indésirée du présentateur, l’illusion de la bêtise. Ainsi, sur le plateau de L’Emission Politique, Christine Angot, chroniqueuse ponctuelle, vient de se faire embobiner par François Fillon au moyen d’une répartie habile (cf. « On est dans un état de droit »). Avant de partir, un peu perplexe, elle lui dit « vous savez, ils m’ont fait venir pour dire les choses qu’ils ne peuvent pas dire ». Ce à quoi David Pujadas répond avec un sourire narquois de légitime défense condescendante « c’est votre liberté de parole » (cf. « C’est votre liberté de parole » ou cf. Condescendance).
Cigarette : fut un temps, donnait de la couleur aux débats politiques (cf. Débat).
Coiffeur : métier au lourd passé politique. Devenu un moyen simple et efficace de faire de l’esprit bof sans chercher à élever le débat. Exemple : dans les backstage de BFM TV, Éric Zemmour vanne François Hollande «bah alors François, t’as une sale tête, t’as plus d’argent pour le coiffeur ? ». Vous êtes d’ailleurs tombé tellement bas qu’il vous est pour l’instant impossible de vous relever sans réfléchir préalablement aux choix qui vous ont amené là (cf. Abnégation).
Complot : à l’inverse du politique daltonien (cf. Daltonisme), le complotiste perçoit des aspects de la réalité qui échappent aux personnes normales et passe beaucoup de temps à fixer le Soleil droit dans les yeux, à la recherche d’une conspiration. Au risque de se cramer la rétine. Seul parti politique assez suspicieux pour douter de tout, et même de soi-même. Partie sadomasochiste qui se fouette en public. Exemple : Jean-Marie Bigard, un soir de printemps, dit à sa femme avant d’éteindre la lumière pour dormir « le World Trade Center est un coup des sionistes pour légitimer le pouvoir en place. Il paraît même que les tours jumelles sont toujours debout ». Le lendemain il en parle en direct à Marc-Olivier Fogiel qui ne saura pas trop où se mettre (cf. « C’est votre liberté de parole »).
Condescendance : posture universellement utilisée pour asseoir sa domination sur son interlocuteur, particulièrement quand on se sent menacé, quand on ne comprend pas ou quand on soupçonne fortement que l’on a tort. Accessoire indispensable au couteau suisse rhétorique de l’homme politique, avec notamment le mensonge et la langue de bois (cf. Mensonge ou cf. Langue de bois).
Contradictions : émouvantes lorsqu’on les accepte ou qu’on essaie de les comprendre (cf. Jeu de mots ou cf. Lars Von Trier). Nocives lorsqu’on essaie de les rendre cohérentes ou de les camoufler au sein d’une campagne politique (cf. Présidentielles ou cf. Cynisme ou cf. « Je m’en rends compte mais figurez-vous que j’y travaille »).
Cynisme : autodérision inconsciente et malhonnête poussée à l’extrême, par lassitude ou par manque de conviction. Subversion académique proche de la collaboration. Acidité involontaire, incohérente, égocentrique et superficielle, bien que prolixe. Exemple : l’allocution présidentielle, les débats politiques (cf. Débat) ou ce dictionnaire (cf. « Je m’en rends compte mais figurez-vous que j’y travaille »). Contre-exemple : Pierre Desproges (cf. Jeu de mots).
Daltonisme : existe sous deux formes. Le daltonisme le plus courant réduit le nombre de couleurs que la personne concernée peut percevoir. Cette forme est déjà bien connue du grand public. Le daltonisme politique, plus rare, incite la personne concernée à ne voir que les aspects de la réalité qui peuvent servir à sa carrière (cf. Carrière) ou à son bien-être quand il rentre chez lui après une grosse journée à l'Assemblée. Forme encore peu reconnue que l’on classe dans les handicaps invisibles, comme la dépression (cf. Dépression). Cette forme de la maladie se transmet particulièrement à l’oral (cf. Langue de bois), mais il existe différentes formes de formations accélérées qui, judicieusement choisies, peuvent mâcher le travail en amont (cf. ENA ou cf. BFM TV).
Débat : catch rhétorique. Combat d’idées spectaculaire, chronométré au poil de cul, et mis en scène par des adversaires en connivence. Combat au cours duquel les coups ne doivent pas porter tout en semblant vrais, et dont la finalité est de distraire le public en lui faisant croire qu’il y a un réel enjeu (cf. Cynisme).
Démagogie : mot-outil pour transformer les idées engagées et concrètes en valeurs négatives. Lorsque l’on parle à un homme politique de solidarité ou d’un cas particulier éthiquement insupportable, l’homme politique crie à la démagogie et en profite pour expliquer qu’il vaut mieux agir par des mesures à long terme les plus floues et les plus ambiguës possibles. Or la démagogie est le fait de manipuler le peuple pour s’attirer ses faveurs. Celui qui crie à la démagogie avoue donc que ses actions rentrent dans un plan de communication, et donc de manipulation. Celui qui agit avec la solidarité en première intention (cf. Abnégation) ne fait pas de démagogie. Mot très efficace pour l’homme politique qui veut se sortir d’une situation périlleuse. Ce mot désarçonne souvent la personne en face, alors que tout bien réfléchi ce mot en dit long sur les intentions de l’homme qui s’en défend. Exemple : sur un plateau télé, François Rufin demande à Macron « qu’allez-vous faire pour les employés de l’usine Whirlpool ? ». Ce à quoi Macron répond « agir ponctuellement pour ces personnes serait de la démagogie » (cf. Toquard).
Dépression : parti politique un peu trop lucide, qui regarde BFM TV en se posant des questions. Se guérit de trois manières. Soit par une consommation intensive de cigarettes (cf. Cigarettes). Soit par l’extinction définitive de la télé (cf. Télévision), mais attention le bouton est piégé. Soit par la force des choses, c’est-à-dire à travers une inoculation quotidienne, progressive et presque indétectable du syndrome de daltonisme politique (cf. Daltonisme ou cf. Télévision ou cf. Education Nationale ou cf. Acceptation).
Désinformation : parodie du Gorafi (cf. Télévision ou cf. BFM TV).
Dostoïevski : écrivain, probablement communiste. Auteur de romans de gare à succès, comme l’incontournable « Guerre Et Paix » (cf. Éducation Nationale).
Éducation Nationale : découpage arbitraire, régulièrement renouvelé, de l’ensemble des connaissances humaines. Sorte de sélection Télérama pour les enfants de 3 à 25 ans. Fort heureusement, les études supérieures arrivent juste après pour rattraper le retard (cf. ENA ou cf. RSA).
ENA : on l’avait compris avec le HIV, les trucs que l’on désigne par des acronymes en majuscules ont souvent tendance à puer du cul (cf. BFM TV ou cf. Joker).
Finance : maîtres du monde grassouillets cachés dans l’ombre (cf. Complot et cf. Abstentionnisme).
François Hollande : Tocard (cf. Tocard).
Haine : maladie auto-immune, favorisée par l’absorption quotidienne d’aliments génétiquement modifiés (cf. BFM TV). Maladie à pratiquer dans le cadre autorisé par le politiquement correct (cf. Islamophobie), sous risque de poursuites judiciaires (cf. Complot). Accessoirement mot-outil pour rompre le débat sur les sujets qui mettent mal à l’aise.
Islamophobie : antisémitisme envers les musulmans (cf. Jeu de mots ou cf. Complot).
Je m’en rends compte mais figurez-vous que j’y travaille : phrase de dernier recours lorsque l’homme politique est acculé par son opposant qui le met face à ses contradictions ou face à son immobilisme. C’est quitte ou double. Si, à la suite de cette phrase, l’adversaire change de sujet, vous pouvez retourner aux joies du débat et des présidentielles (cf. Débat ou cf. Présidentielles). Si l’opposant fait remarquer que l’homme politique disait déjà cela cinq ans auparavant, le débat est perdu et vous pouvez retourner au début du dictionnaire (cf. Abnégation).
Jeu de mots : trait d’esprit qui est au débat télévisuel (cf. Débat) ce qu’est le but au match de foot, c’est plutôt rare mais quand ça survient ça laisse toujours admiratif, même pour ceux qui regarde juste d’un œil. Unique micro-moment du débat qui nous donne l’impression que l’amour a peut-être toujours sa place dans le spectacle politique. Exemple : Jean Lassalle (cf. Patrick Sébastien).
Joker : vous profitez d’un léger moment de répit. Mais vous sentez déjà le cercle vicieux de la lobotomie qui se referme sur vous sans espoir d’absolution (cf. BFM TV ou cf. ENA).
Langue de bois : aussi appelée xyloglossie par les étudiants facétieux de fac de lettres. Forme du langage qui enlève son sens aux choses, les rendant à la fois très simples et très compliquées, dans le but de créer une forme de néant rhétorique. Exemple : utilisation d’un mot-outil dont l’impact dans l’imaginaire collectif fera oublier la médiocrité du raisonnement qui le contient (cf. Démagogie ou cf. Haine). Bref, forme de langage qui donne la gueule de bois (cf. Jeu de mots). Contre-exemple : «Eeeeuuhh… » (cf. François Hollande ou cf. Les Guignols).
Lars Von Trier : réalisateur nazi qui creuse là où ça pique, et qui nous montre que ce qui fait peur peut être beau. Et inversement. Notamment auteur du film « les Idiots » qui nous fait comprendre que nous sommes pleins de contradictions (cf. Contradictions) parfois très moches, et qu’il est peut-être plus intéressant de les comprendre et de les exprimer à travers une autodérision consciente et sincère, plutôt que de les laisser se gangrener à l’intérieur jusqu’à avoir les dents du fond qui baignent dans le pus, et jusqu’à ce que les mots aient tous un arrière-goût de mort acidulée (cf. Cynisme).
Les guignols : vieille chaîne d’information que plus personne ne prend au sérieux. Dommage collatéral du succès de BFM TV (cf. BFM TV).
Logo : dessin moche qui devient un outil marketing à partir du moment où on en parle un peu trop sérieusement. Exemple : à propos de son logo, Marine Le Pen dit « ce n’est pas un simple outil marketing » et fait une vidéo YouTube de trois minutes à ce sujet (cf. Contradictions).
Marine Le Pen : xénophobie héréditaire, presque génétique. Tellement enfouie biologiquement que l’on a presque tendance à l’oublier. Sclérose latente avec laquelle on a appris à vivre mais qui fait mal quand on y pense. Gangrène recouverte de font de teint, qui sourit en parlant de la mort des autres. Racisme sous packaging (cf. Logo). Schizophrénie politique, envahie par des idées psychotiques. En permanence tiraillée entre la haine (cf. Haine ou cf. Islamophobie) et l’envie de ratisser large (cf. Langue de bois ou cf. Mensonge ou cf. Mensonge ou cf. Mensonge ou cf. Boule Quies). Anti-système marketing. Bienveillance artificielle et douloureuse (cf. Contradictions). Nouvelle maman pour le peuple, mais une maman qui se met des galets là où ça passe le soir pour détendre le faux sourire qu’elle se colle toute la journée... Vous, vous êtes un gentil et cette souffrance vous fait mal au cœur. Vous vous dites qu’à ce train-là, elle ne finira pas les présidentielles sur ses deux pieds. Vous avez peur qu’elle claque en direct dans les pattes de David Pujadas. Vous n’arrivez pas à vous l’expliquer, mais vous aimeriez bien lui tendre la main pour la sortir de là. Vous avez envie de la mettre dans une maison blanche style colonial, avec véranda qui donne sur la mer et une plage de sable ; une maison à l’écart de la politique et des galets, à l’écart des gens. Et de la laisser là pour que son cœur se calme et pour lui éviter la crise cardiaque. Et puis vous lui expliquerez qu’il faut qu’elle reste dans cette maison, qu’elle doit y rester pour toujours. Que si elle sort son cœur va exploser. Tous les dimanches vous lui mettrez des reproductions d’hebdomadaire des années 30 dans sa boîte à lettres, ceux qui parlent de l’exposition coloniale. Et vous passerez la voir de temps en temps, pour des séances de psy improvisées. Vous lui demanderez si elle a réussi à laisser tomber le masque. Vous lui demanderez si elle s’est enfin faite une raison ou si elle a encore des idées psychotiques, comme cette idée saugrenue d’être utile à la France. Ce projet va vous prendre beaucoup de temps et si vous le mettez en œuvre vous devrez vous retirer de la politique. Vous hésitez à retourner dans l’arène (cf. présidentielles). Mais, en tout cas, si vous quittez la politique, vous emmenez Marine Le Pen avec vous. Vous ne sauvez peut-être pas le monde mais vous avez le mérite de l’avoir soulagé d’un gros poids. Grâce à vous, les gens peuvent de nouveau réfléchir sereinement à un monde meilleur (cf. Zorro).
Mensonge : question de point de vue, de source et, surtout, de rhétorique (cf. Langue de bois ou cf. Désinformation).
On est dans un état de droit : expression utilisée par les hommes politiques pour rappeler que la corruption n’est pas illégale pour tout le monde, et que la ramener sur le tapis est tout à fait indécent. Dans une affaire de multiples corruptions où il est suspecté, l’homme politique se focalisera d’abord sur les affaires encore en jugement, sous le couvert de la présomption d’innocence. Ensuite seulement il abordera les affaires où il est reconnu coupable, avec humour ou détermination, en en faisant presque une force (cf. Jeu de mots ou cf. Cynisme). Exemple : sur le plateau de l’Émission Politique, François Fillon s’offusque « de quel droit vous estimez que l’emploi de mon épouse était illégal et indécent. C’est trop facile, peut-être que vous ressentez ça mais on est dans un pays de droit. Ce n’est pas parce qu’un journal décide que je suis coupable que je le suis… Et pour information, j’ai rendu les costumes ». Il utilisera ensuite la blague du coiffeur de François Hollande que même Éric Zemmour n’ose faire qu’en backstage (cf. Coiffeur).
Patrick Sébastien : candidat au second tour contre Marine Le Pen en 2022 (cf. Présidentielles ou cf. Marine Le Pen ou cf. Zorro).
Présidentielles : l’occasion pour un homme politique d’avoir beaucoup - mais alors beaucoup - d’idées et de les mettre dans un programme. L’occasion d’avoir des idées sur tout, absolument tout. L’occasion d’être complètement pénétré par ces idées et de les défendre bec et ongles face à tous les détracteurs, dans un engagement plein d’abnégation (cf. Abnégation), jusqu’au résultat du vote (cf. Vote) qui décidera si l’homme politique avait raison ou s’il doit chercher des convictions personnelles plus aguicheuses, pour la prochaine fois.
RSA : (cf. Abstentionnisme).
Résilience : fait de remonter sur le plongeoir (cf. Patrick Sébastien).
Révolution : divagations épiques sous la douche. En sortant de la douche, la réalité vous rattrape et vous vous rendez compte que votre panel d’actions est tout de même un peu limité pour l’instant (cf. Abstentionnisme ou cf. Vote ou cf. Acceptation ou cf. Cigarettes).
Scooter : moyen de locomotion au lourd passé politique. Devenu un moyen simple et efficace de faire de l’esprit bof sans chercher à élever le débat. Exemple : dans les backstage de BFM TV, Éric Zemmour vanne François Hollande «bah alors François, t’es pas venu en scooter ? ». Vous êtes d’ailleurs tombé tellement bas qu’il vous est pour l’instant impossible de vous relever sans réfléchir préalablement aux choix qui vous ont amené là (cf. Abnégation).
Télévision : ancêtre de YouTube. Tente en vain depuis 70 ans de prévoir la météo du lendemain. Vieux support audiovisuel sénile délaissé par ses amis d’enfance, et qui arrondit ses fins de mois grâce à la télé réalité (cf. Télé réalité). Reçoit régulièrement des visites de courtoisie de la part du fiston (cf. Patrick Sébastien) qui tente à chaque fois de convaincre la famille de venir avec lui.
Télé réalité : programme chronophage au sein duquel des personnes un peu vulgaires et sorties d’on ne sait où se prennent régulièrement la tête sur des sujets complètement creux (cf. Débat ou cf. Présidentielles).
Tocard : cheval de course qui passera sa vie à courir sans jamais rien gagner. Par corollaire, homme politique qui se montre beaucoup, qui se tue même peut-être à la tâche, mais qui ne fait pas grand-chose, voire se trompe complètement de combat. Opposé de l’Idiot (cf. Dostoievsky ou cf. Lars Von Trier) qui sans vraiment le vouloir est capable de changer le monde (cf. Révolution).
Vote : baptême démocratique, c’est-à-dire, comme en religion, le seul moment où tu as l’impression d’être connecté avec ce qui se passe en haut. Sujet explosif, même pour ceux qui le considèrent comme vide de sens (cf. Abstentionnisme ou cf. Vote blanc). Accessoirement, acte que l’on fait parfois contre son gré par peur du vote des autres (cf. Marine Le Pen).
Vote blanc : substitut pour les végans politiques (cf. Abstentionnisme) qui sont malgré tout omnivores dans l’âme. Sorte de nuggets au soja. Arrière-goût de croquettes pour chat, on s’en lasse vite. Substitut provisoire.
Zorro : 2030, Patrick Sébastien est à peu près à la moitié de son deuxième mandat (réélu à 95 % au second tour face à Fabrice Luchini). La nouvelle monnaie est le Zorro. L’Europe est d’ailleurs devenue la « Zeurope », éloge international à la ZAD tombée le 14 décembre 2020 sous les coups de matraque du gouvernement Macron. « Le petit bonhomme en mousse » est le nouvel hymne national, le kazoo est d’ailleurs enseigné à l’école, du CP à la quatrième (à l’entrée en troisième, les élèves peuvent choisir leur nouvel instrument de prédilection. 65 % restent fidèles au kazoo). Pour rassembler les Français et surtout rassurer ses détracteurs, Patrick Sébastien a sorti au lendemain de sa première élection une exégèse de 800 pages du nouvel hymne national. « Le petit bonhomme en mousse » est une chanson qui parle d’audace, de foi dans l’humour autant que dans l’inconnu. C’est une chanson sur la résilience. C’est une chanson qui appelle à s’émanciper de la condition de marionnette, et qui prévient l’homme contre les marionnettistes qui le traquent. Mais c’est aussi une chanson qui parle d’amour, et qui évoque en particulier les histoires que ta maman te raconte le soir lorsque tu as du chagrin. Tout en rappelant que les marionnettistes peuvent eux aussi avoir du chagrin. « Le petit bonhomme en mousse », c’est l’art au service du courage militant et de la paix dans le monde. Vous avez gagné, bravo ! Cliquez sur le lien et chantez, la main sur le cœur !
https://www.youtube.com/watch?v=LJP4ICgu-6g