Comment vous dire ?? J’ai a-do-ré !! Oui, d’accord c’est complètement baroque ; oui ça part dans tous les sens ; oui, parfois ce n’est pas trop plausible ; mais qu’est-ce-que c’est top !! C’est foisonnant, c’est jubilatoire. J’ai véritablement été enthousiasmée par cette profusion d’aventures dans l' aventure. Quel conteur, certes un peu extravagant mais tellement réjouissant.
Alors, allez savoir pourquoi, j’étais persuadée que l’auteur écrivait des polars « pépère » adaptés au « petit écran » … j’avais tout faux !!! Rien à voir du tout… pour mon plus grand plaisir d’ailleurs !
Pour changer, j’ai cherché la signification du titre avant de lire le roman. C’est d’ailleurs expliqué en préambule au récit. Il doit sa signification à la mythologie grecque. Il s’agit de deux portes par où le monde des rêves rendait visite aux mortels. La porte de corne, d’une part, pour les rêves véridiques ou prémonitoires et la porte d’Ivoire d’autre part, pour les rêves mensongers et sans signification particulière. En revanche je n’ai pas compris pourquoi celle d’Ivoire pour le titre, alors que Tracy rêvera d’un éléphant ; rêve qui se révèlera prémonitoire puisque apparaitra effectivement un éléphant fou au début de l’histoire. On passe alors de l’onirique au réel un brin déjanté.
Pour les aventures en cascade, on a d’abord celle qui se déroule au Kenya où Tracy, l’ancienne infirmière militaire, Russel, le chasseur de brousse et Diolo, le guide-sorcier officient en tant que guides pour un fabriquant de voyages sur-mesure qui envoi de riches clients en « safaris » qui n’ont rien de touristiques. En effet, il s’agit de tuer des animaux, dont les espèces sont normalement protégés, dans une zone où les autorités ne sont pas trop regardantes.
La deuxième nous transporte au Congo, où notre trio doit retrouver la trace d’un vieux fou, magnat de l’aéronautique, parti s’abimer avec son avion « prototype » dans la jungle à la recherche d’un mythe rocambolesque.
Nos héros/héroïne rencontrent alors les pires difficultés pour tenter de mener leur mission à bien, essuyant les attaques en règle à base de flèches empoisonnées, embarqués sur une barge au milieu d’un bras du fleuve Congo… ils finiront quand même par surmonter cette étape (non sans dommage car Russel, atteint par une flèche est plutôt mal en point).
Ils vont trouver de l’aide dans une « mission » catholique perdue au milieu de nulle part. Ils y restent quelques jours avant de reprendre leurs pérégrinations. Mais tout à fait « bizarre » la mission, avec des gens pour le moins étranges… surtout le prêtre…
Après il y a l’épisode du sous-marin nazis dans lequel aurait voyagé le Führer à la fin de la seconde guerre mondiale au lieu d’avoir trouvé la mort par suicide dans son bunker en compagnie d’Eva Brown et de son fidèle compagnon à quatre pattes, Blondi.
Ils croiront être au bout de leur peine avec l’aboutissement de leur quête initiale en retrouvant enfin Hofcraft . Mais, mais, ils n’ont fait que l’aller. Il faut en revenir de cet enfer vert !!... Je laisse le suspense pour le reste mais c’est tout aussi délirant. L’excès engendre une réjouissance communicative.
Coté personnages, je ne me suis pas vraiment attachée ni à Tracy, ni à Russel. En revanche énormément à Diolo, qui n’occupe toujours pourtant que le second plan, mais qui veille, toujours là dans toutes les situations. Plein de sagesse et de ressources, il les aidera à triompher de bien des épreuves et éviter les nombreux pièges qui jalonne leur route.
Malgré mon manque d’empathie pour les deux personnages principaux, j’ai suivi toute leurs tribulations avec beaucoup d’intérêt et j’ai vraiment été captivée. J’ai tourné les pages à vitesse grand V, pressée de connaitre la suite, les suites et comment, ils allaient se tirer des mauvais pas dans lesquels ils se retrouvaient.
L’écriture coule facilement et se lit sans difficultés. Cela permet de se focaliser sur l’histoire et tous ses rebondissements. Car ça n’arrête pas !! On tremble pour eux, on s’y croit, on veut connaitre la fin. Bref on est tenu en haleine. Pas de temps mort, un vrai régal.
J’ai lu quelque part que ce n’était pas le « meilleur » Brussolo ?? je m’en vais bien vite me procurer quelques-uns de ses autres romans pour vérifier ça !!
Un grand merci vraiment aux Editions JC Lattès / Le Masque et NetGalley France pour cette lecture qui est un vrai coup de cœur pour moi ! Une pépite !
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