"La possibilité d'une île" (Ed. Le livre de poche, n°30729) est le premier livre que je lis de Michel HOUELLEBECQ. ... Je devrais, sans nul doute, recevoir la médaille de la persévérance puisque, malgré mes nombreuses envies de laisser tomber, je l'ai lu jusqu'au bout! Dieu, que cette lecture était lourde, lente à m'ouvrir à la réflexion, continuellement parasitée par les fantasmes sexuels de l'auteur. "Le trop nuit au bien", Monsieur HOUELLEBECQ. Ne le saviez-vous donc pas?
Pourtant, l'histoire pouvait avoir du fond! En 2007, il devait être salutaire, probablement, de dénoncer les pertes d'humanité dans les relations sociales qui s'installent dans un monde où l'individualisme prend de plus en plus le pas sur la solidarité, un monde où la collectivité n'est plus qu'une juxtaposition d'isolés. Un monde où "tout fonctionne" mais, finalement, où "rien ne va"! Mais d'autres l'avaient déjà dit, le disent et le diront encore avec tellement plus de force, de sensibilité, de capacité d'analyse, d'intelligence!
Surfer sur l'idée de coupler cette 'fin de monde' à la naissance d'un néo-humain ayant enfin acquis l'immortalité et maîtrisé la génétique pour la plus grande perte de l'humanité était, en soi, une bonne idée. La poser dans le creuset de l'actualité des sectes où religion rime avec dépossession de tous ses biens en faveur d'un gourou financier et démonter le mécanisme de la gestion de ces 'entreprises religieuses' qui vivent à coups de slogans creux, de campagnes de presse et de faussement de la vérité était et reste pertinent... Pourquoi fallait-il le dire au travers d'une écriture robotisée, fagotée de tant de scènes de sexe aussi plates, crues et inutiles à l'énoncé du propos... si tant est que l'énoncé est bien la dérive, la déliquescence des liens sociaux?
"La possibilité d'une île", un livre qui aurait pu ne pas être ou, à tout le moins, être tout autrement!