L'auteur de ce livre, Patrice Jean, est peu connu des lecteurs. Il est même quasiment inconnu des libraires et des "littérateurs".
Dommage, c'est probablement le plus talentueux des écrivains français vivant.
Son dernier ouvrage est en cohérence avec sa bibliographie, nous y retrouvons les grands thèmes des précédentes oeuvres : la place de l'art et de la littérature dans notre société moderne, le temps qui passe et les espoirs déchus, la critique des arrivistes et des "absolument-modernes", la solitude de l'homme sensible etc.
Cependant, "la poursuite" est de par sa taille, le nombre de ses personnages et la somme des sujets abordés, l'accomplissement et le chef d'œuvre de l'auteur de "l'homme surnuméraire".
Nous y suivons la vie d'un jeune poète, issu de la classe moyenne, de ses 20 ans à la trentaine .
Cyrille a deux grands objectifs dans la vie : Le confort matériel et l'idéal esthétique. Le premier n'étant qu'un marche pied pour le second.
Le héros est une sorte de Julien Sorel à l'envers. A l'envers, d'une part car, même sil veut monter l'échelle, il n'est pas prêt à toute les compromissions pour le faire, malgré la pression exercée par ses proches, et d'autre part car au bout de l'échelle il ne rêve pas de gloire ou de richesse mais d'absolu.
Comment atteindre la beauté dans une société qui avilie tout ?
C'est la grande question de ce livre mais c'est aussi celle que toute personne quelque peu sensible au beau doit sans cesser se poser.
Tant qu'il restera des auteurs comme Patrice Jean, la grande Littérature, celle des moralistes, celle des romanciers du XIXème, existera.