Un conte qui gagnerait à être davantage connu.
Aujourd'hui, j'ai lu cinq contes de Voltaire. (Noooon, je ne dis pas ça pour faire mon intéressante, jamais, ce n'est pas mon genre.) Eh bien sans contexte, celui-ci est mon préféré. C'est le plus long aussi, peut-être cela joue-t-il, parce que je n'en ai lus que des méconnus (ils ne sont même pas sur SC, diantre !) trop courts sans doute pour captiver.
Celui-ci fait bien une centaine de pages et peut tout à fait faire concurrence aux acclamés Candide et autres Zadig. Comme dans Candide, notre princesse et héroïne babylonienne de son nom Formosante (je vous accorde que c'est bien moche) voyage de par le monde sans aucun temps mort, à la poursuite de son bien-aimé Amazan. Sur fond de somptuosités orientales et d'itinéraires farfelus, on est complètement emporté par la magnificence des décors, un peu à la Salammbô, avec les deux créatures les plus exquises que la terre porta, un phénix et un luxe infini.
C'est donc une course folle qui est, en fin de compte, surtout un prétexte pour critiquer, avec un humour décapant, les différents régimes politiques. On rira par exemple de la parodie des Anglais avec Monsieur Qu'importe, mais surtout de l'attaque mordante voire violente de notre beau pays. Le plus truculent est sans nul doute l'attaque du pape, nommé le Vieux des sept montagnes et tourné allègrement en ridicule.
Des éclats de rire donc, de la beauté, un happy end (parce que ça a beau être un conte philosophique, ça n'en reste pas moins un conte)... Et pour parachever le tout, une apostrophe lyrique aux jaloux détracteurs de Voltaire, une anticipation de reproches assez amusante. Mouarf, un fantastique moment passé avec Voltairounet.