Larrson vs Läckberg : KO par 3-0
Le grand problème, avec les livres étrangers, c'est que l'on ne sait jamais à qui est imputable la qualité de l'écriture, de l'auteur ou du traducteur. Je n'ai donc su vers qui tourner mon dépit face à l'écriture... baclée (je ne trouve pas d'autres mots, ça viendra peut-être) de La Princesse des Glaces. C'est simple, j'en suis venue à me demander si certaines tournures de phrase étaient grammaticalement correctes (et j'ai repensé aux "Mal dit" que mes profs de français notaient dans les marges de mes copies face à des expressions maladroites). Passons.
Les personnages sont un peu fades, et la légèreté que l'auteur a voulu leur donner trouve sa place dans de bons vieux clichés genrés. Le sport et la bière, c'est pour les mecs, le shopping compulsif, pour les filles. On nous signale à plusieurs reprises que, même si elle est plongée dans une enquête sordide concernant le meurtre de son amie d'enfance, l'héroïne n'en oublie pas moins de compter régulièrement l'équivalent en points WeightWatcher des aliment qu'elle ingurgite. Faut pas déconner non plus, on est une femme moderne ou on ne l'est pas. D'ailleurs, heureusement que son nouveau mec est un type bien, parce que à voir comment elle digère le fait de s'être fait embrassée et touchée de force par le mari de sa soeur, on se fait du souci pour elle.
Quand à l'intrigue, elle ne m'a pas, bien qu'elle soit bien trouvée, vraiment tenue en haleine. Les révélations sont mal amenées, les ficelles habituelles pour faire monter la tension et le suspense n'obtiennent pas l'effet escompté mais agacent plutôt par leur répétition. Tout ceci donne donc une histoire vaguement intéressante, que j'ai lu jusqu'au bout par curiosité de connaître le dénouement, et non parce que le livre m'avait tenue aux tripes.
Pour finir : un polar, suédois, avec en première de couverture une illustration sur fond noir encadrée de rouge ... forcément, on ne peut pas ne pas penser à la trilogie Millénium. Cette dernière présentait des personnages forts, hauts en couleur, à la psychologie plus fine ; l'intrigue tenait ses promesses, faisant battre le coeur plus fort et les pages se tourner plus vite. La Princesse des glaces ne tient, malheureusement, pas la comparaison.