Mon intérêt avait mordu à l'hameçon du premier tome de la série D.E.S.T.R.O.Y. mais le pêcheur n'a pas su me garder bien longtemps au bout de sa ligne.
Si le premier volet aux allures de film de James Bond fonctionnait pas mal, ici, avec ce second tome, j'ai la nette impression que Serge Brussolo a fumé un peu trop de moquette. Le récit part n'importe où, ou plus exactement dans l'espace, rien que ça, et embarque ses agents sur une station spatiale non-repérable sur laquelle des scientifiques fou-fou-fous jouent à fabriquer des mutants.
Les ficelles sont tellement grosses qu'elles ne sont plus crédibles pour un sou ; les deux agents, Peggy et Yumiko, restent attachantes mais elles ne ressemblent plus vraiment à des super-héroïnes, plutôt à une sorte de cobayes soumis à tous les caprices de l'imagination débridée de leur auteur. Dire que les retournements de situation sont tirés par les cheveux serait un doux euphémisme : c'est totalement abracadabrant à tel point que j'ai souvent eu l'impression que Serge Brussolo s'était soudainement décidé pour la parodie en cours de rédaction. Dans le doute, je ne serai pas trop sévère car j'ai ri, ce qui est toujours bon à prendre, même s'il est plus que probable que ce n'était pas l'effet initialement recherché.
L'avenir dira si je me laisse appâter par le troisième et dernier tome de D.E.S.T.R.O.Y. ; en attendant de le savoir, je pars nager dans des eaux moins troubles.