Je fais peut-être partie des rares personnes à découvrir l'univers d'Ewilan à un âge aussi vénérable (23 ans, tout de même), sans l'avoir lu durant mon adolescence, m'enlevant toutes possibilités d'affect nostalgique pour ce roman. C'est donc avec des yeux sans paillettes, que je mets pied dans cet univers reconnu unanimement comme une référence de la fantasy française.
Bien sûr, le public visé du livre, essentiellement adressé aux adolescents, m'a amené par moments à me sentir lointain devant certains événements du récit, et à parfois sourire devant l'usage d'un humour bien différent de celui dont j'ai habitude. Pour autant, il est impossible de prendre cela comme un défaut, et il faut donc prendre une certaine hauteur en lisant les aventures de Camille, et y voir ce qu'il y a de plus évident : La Quête D'Ewilan est un très bon récit de fantasy, adressé aux adolescents, et avec lequel j'aurais adoré grandir.
Réception presque douce amère, donc, mais qui s'accompagne d'une lecture agréable et sans heurts, comblé par la sublime prose de Botero, doux rêveur écœuré par le conformisme du monde moderne. En effet, si le premier tome offre une introduction un brin lente et dont une majeure partie se déroule dans notre monde, le deuxième et le troisième volume lancent une superbe épopée diablement bien écrite, et dont le monde qui se dévoile peu à peu est d'une merveille sans nom. S'ajoute à cela l'originalité proposé par la "magie" que propose Botero, que l'on appelle ici l'Art du Dessin, et dans lequel Camille s'avère exceller, qui offre véritablement une touche agréable à son monde tout droit sorti des contes de fées.