La quête d'Ewilan est devenu, au fil des ans, un ouvrage connu de la fantasy jeunesse, bien vendu et beaucoup lu, non sans raison ; en soi, ce n'est pas un mauvais livre. Mais c'est l'un des plus jeunes livres de Pierre Bottero, et cela se ressent... Il manque dans ce livre une dimension qui a été mieux exploitée dans le pacte des marchombres et dans les âmes croisées, une dimension un petit peu plus poétique et originale.
Car, si l'invention du Dessin et des Spires est, en soi, assez originale, il y a déjà dans celle-ci des éléments que l'on retrouve dans une bonne partie des livres fantaisistes : utilisation de la magie grâce à la volonté, magie qui a parfois un prix, physiquement parlant. Même remarque pour les nouvelles espèces ou structures : inventées, nouvelles, originales, mais parfois légèrement reprises. La quête d'Ewilan est très vue et revue, en revanche : elle apprend qu'elle vient d'un monde parallèle, que ses parents ont besoin d'elle, que les grands méchants veulent re-envahir le pays, donc la jeune fille s'élance avec son meilleur ami, un mentor vieux à moitié aigri, un guerrier super puissant (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?) dans une quête pour sauver le monde. Il manque tout de même au personnage quelques détails pour le rendre vraiment attirant, même avec ses yeux violets (surtout, en fait), et une dimension poétique que Pierre Bottero est largement capable de créer (voir ses ouvrages suivants).
Ce roman est pour moi trop jeune, trop immature, et n'a rien à voir avec ses dernières écritures, bien qu'il puisse tout de même nous faire passer un bon moment.