C'est la première fois, depuis que je me suis lancé dans mon entreprise d'analyse et de lecture des écrits de Lovecraft, qu'un de ses récits me tombe des mains. Et pourtant, dieu sait que j'adore le Cycle du Rêve, dont les contrées oniriques m'ennivre l'esprit et dont la prose atteint à chaque fois des sommets d'excellence.
Mais si cet aspect marche à merveille sur de courts récits, nous faisant embarquer juste le temps qu'il faut dans de lointains royaumes hallucinés, faire tenir ce voyage sur quelques 140 pages est une tout autre chose. Le problème, c'est que très rapidement, nous sommes noyés sous une quantité ahurissante de descriptions, de noms de lieux et de peuplades imaginaires. Et le tout est combiné avec un lexique riche et soutenu, dont aucune pause chapitrée ne permet de reprendre son souffle ! C'est donc une véritable lecture sous apnée qu'effectue le lecteur, avec l'impression très rapidement de n'avoir aucun moyen de s'accrocher à l'univers onirique qu'explore Carter. Et ce ne sont pas de sublime cité comme Celephais, dont les minarets dorés surplombent les confins lointains, qui suffiront à satisfaire ma soif de quête onirique