La Reine du noir par Adelyn

J'ai choisi ce roman au pif, à la bibliothèque municipale, attirée par sa jolie couverture et mue par une envie de polar et de changement.

Je me suis lancée dans la lecture dubitative et légèrement sur la défensive. L'entrée en matière me paraissait un peu bateau : 5 jeunes filles rêvant de devenir auteures gagnent un concours leur permettant de passer 1 mois dans le manoir (hanté?) de leur idole, une écrivaine à succès, pour y suivre un stage d'écriture select. Parmi ces jeunes filles, notre héroïne se retrouve, comme par hasard, avec sa meilleure ennemie...

Le manoir est bien glauque, isolé dans la montagne, bien sûr, une terrible tempête s'abat sur lui pile poil au milieu du stage, et of course, il n'y a pas de réseau. Voilà donc posé le décor de ce huit clos 100% féminin. 5 gamines ambitieuses et légèrement asociales, 1 écrivaine excentrique, 1 bonne acariâtre et une cuisinière fantomatique, plus quelques ectoplasmes (fantasmés ou non?) accompagnés de l'ombre d'une démone.

Des tensions, des mystères, une ambiance de plus en plus angoissante, parfois malsaine et sexuelle, du mystique, de la manipulation, de la folie ? et puis non, et puis si... un canular ?

Une mise en abîme du roman rédigé par la narratrice, qui part bien mais que perd de son intérêt lorsque l'on a démêlé le vrai du faux.

Et puis tout à coup la bascule, de l'action (pas toujours super bien menée), des idées dérangeantes, des scènes dérangeantes, un dénouement en demi-teinte.

Tout au long de ma lecture, j'ai été happée. Même si je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, même si parfois l'action et les explications sont un peu capilotractées, l'auteure m'a tenue en haleine, je n'avais pas envie de lâcher le livre, j'étais contente de pouvoir l'ouvrir et m'y plonger dès que j'en avais l'occasion. J'ai douté, me suis posé des questions (où l'auteure veut-elle nous emmener?) jusque sur le genre du roman. Et au final, malgré ses petits défauts, ce livre a réussi à susciter chez moi le plaisir de lire, et c'est bien là l'essentiel.

Bravo pour cet ovni.