Ovni littéraire, "La relation de mon emprisonnement" est le produit d'une imagination plus que fertile, tout y est fictif, le héros restera innommé et son combat singulier ne s'inscrit dans aucune réalité. On nage avec Russel Banks dans un absurdisme bien sonné, parabole, sans doute, d'autres plus réels.
Ps. Si tu veux le comprendre il te faudra mettre de côté tout ce que tu sais de l'écriture et de la littérature, tout ce que tu connais du monde et de la réalité. Rien de cela n'apparaitra dans ce roman, en dehors d'un douloureux et presque vain espoir de conquérir une liberté absurde en-soi.
Absurde à nos yeux, mais peu importe puisque cela compte par dessus tout pour "celui qui vit" dans ce roman, et bien qu'emprisonné, impuissant et anonyme, il reste vivant. C'est sûrement ce qui compte le plus dans "La Relation".
Pense à la liberté et à son absence, examine froidement les faits et tu verras qu'absurde, ce livre n'a rien de...
Ceci dit, comme je te l'ai déjà dit tu peux interpréter de mille façon cette œuvre, majeure à mes yeux, parce que c'est celle de la liberté, justement. De penser lorsqu’on est réduit à l'emprisonnement, d'être quoi qu'il arrive et de faire malgré tout...
Et si penser et rêver est tout ce qu'il nous reste, contentons-nous de cela...
Le minutieux travail littéraire accompli ici est un tour de force dont seuls sont capables les grands maîtres ou les fous.
Une parenthèse à découvrir pour quitter un instant notre monde actuel et concret, une écriture talentueuse et minutieuse à apprécier sans limites pour son étrangeté.
Mon premier Russel Banks, une découverte et bien des réflexions après lecture. Dommage qu'il ne soit pas apprécié à sa juste valeur.