L'absence et le dégoût
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le 17 déc. 2016
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Olivier Adam fait partie de ces écrivains dont on attend toujours la nouvelle livraison. La Bretagne, la fuite d'adolescents, les familles moyennes et leurs problèmes, les amoureux des livres, sont des thèmes récurrents dans ses écrits qu'il insère dans des récits toujours différents et parfois surprenants. Avec "La renverse", nous n'échappons pas à ses thématiques. Le narrateur vit en Bretagne, bosse dans une petite librairie et, nous allons vite l'apprendre lorsque la nouvelle de la mort accidentelle d'un ancien ministre est annoncée, a fui sa famille il y a une bonne dizaine d'années. La personnalité politique, également maire de la ville de région parisienne où il a passé son enfance a été au coeur d'un scandale politico/sexuel dans lequel sa mère a été impliquée. La disparition de ce dénommé Jean-François Laborde va faire remonter tout un passé dans la tête du narrateur, sa honte de n'avoir guère eu d'empathie avec les siens lorsque la tempête et les regards des médias, comme ceux de la population, se sont fixés sur eux. Le roman est le descriptif de cette période adolescente difficile qui sera le ferment de sa vie d'adulte, mais aussi de faire un sort au pouvoir des médias, des politiques, de la justice.
"La renverse" est donc ambitieux, écrit de façon à ce que l'on tourne les pages. Côté lecture, c'est certain, on ne s'ennuie pas, l'écriture est plaisante, aisée, c'est, comme on dit, bien fichu. Mais, oui il y au mais, un gros même, le roman n'a rien de renversant ( je sais le jeu de mot est facile !). Pendant toute la lecture, j'ai eu l'impression d'avaler une collection de clichés, de propos de comptoirs dans le style : "Tous pourris !". Les politiques sont de gros magouilleurs, obsédés par le pouvoir et donc par le sexe, manipulant l'opinion avec les médias qui sont à leurs pieds, la justice suit évidemment. Quand on aperçoit des gentils, la famille du copain du narrateur, joyeuse tribu écolo, ouverte, généreuse, elle cache sous ses tenues ethniques et colorées des secrets pas bien jolis. Et même dans les détails, c'est assez croquignolet. Les libraires restent de braves gens qui ne vendent que les bons livres qu'ils aiment, dédaignant les titres faciles que réclament pourtant leurs clients. La population prête à avaler n'importe quelle info du moment qu'elle est imprimée sur un journal, surtout quand cela arrange l'histoire. Bien qu'enveloppés dans une jolie écriture et un sens évident du récit, cette facilité, ce manque de nuance de l'ensemble m'a gêné durant toute la lecture.
Et pourtant de la nuance, il y en a quand il s'agit de donner du corps au narrateur, dont le peu d'affect pour tous les événements de sa vie, est presque maladif.
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2016/01/la-renverse-dolivier-adam.html
Créée
le 18 janv. 2016
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