Un homme et son fils marchent sur une route jonchée de cadavres dévorés ou carbonisés, et de détritus vidés de leur contenu depuis bien longtemps. Ils tentent ainsi de survivre aux manques, à l’homme privé de son bien le plus précieux, son humanité, et à la folie.
Le monde est ravagé, envahi par les cendres, et peu d’êtres vivants subsistent encore à cette catastrophe, rattrapés par leurs nébuleux démons. Aussi, la nourriture se fait rare, inexistante, et partout, la cendre fait lentement agoniser les derniers hommes dans la morne routine du nouveau monde. Celle-ci s’incruste dans chaque recoin des villes, et fait pleurer les coeurs rabougris de chagrin.
La survie laisse de côté l’idiome sacré, puis peu à peu les couleurs disparaissent, tout comme les outils, les manières nécessaires à leurs besoins autrefois primaux…
J’ai adoré ce livre, son ambiance angoissante, son écriture, les mots choisis avec soin….Rien n’est laissé au hasard. Les noms des personnages principaux ne sont à aucun moment mentionnés, oubliés par le temps, et l’origine de la catastrophe non plus n’est pas décrite. En effet, l’auteur cherche à faire ressortir les émotions des personnages, et montrer que l’importance ici est la survie, et non la connaissance, qui est laissée de coté, inutile.
Tout est beau dans ce livre, en contradiction avec l’horreur qu’ils subissent, ou bien la cruauté de notre espèce et des mots parfois employés.
Les descriptions du quotidien de ces personnages sont réalisées avec un tel succès que nous pouvons parfaitement imaginer les scènes que l’auteur a voulu nous faire parvenir, seulement par les mots, ou alors nous mettre à leur place.
En conclusion je le conseille fortement, car en sortant de ce livre, on ressent mille et un sentiments, chatouillis léger de l’âme au fond de notre être, ou bien larme légère coulant discrètement sur la joue.