La Route. Roman lu il y a quelques années. Noté 3 dans un premier temps. Je le reprend curieux de vérifier si mon jugement quelque peu expéditif tient la route ou n'est pas excessif; car à trop rester fixé sur ce qui peut déplaire on en vient à mal apprécier une œuvre entière.
J'en relis de longs passages et l'écriture qui m'avait paru extrêmement hachée, rébarbative, répétitive jusqu'à l'overdose (multiplication des "et", "il", "ils", absence de syntaxe) m'apparaît ciselée, tranchante et percutante, sensible.
Je passe outre certaines saccades stylistiques passagères, certes parfois énervantes à mon avis, mais qui ne sauraient faire oublier l'indéniable beauté d'ensemble et un style, bien souvent celui d'une poésie en prose. Assurément j'avais mal lu.
Sans épanchement sentimentaliste aucun (écueil fatal de bon nombre de romans bas de gamme) McCarthy écrit le cheminement d'un père et de son fils dans un monde qui n'est plus. La Route est d'une infini justesse dans les sentiments et dans la perception par les deux "héros" de cette atmosphère du chaos .
C'est beau, c'est triste.