Deuxième tome de la saga Bandini. Quatre récits autobiographiques qui se lisent d'une traite tant l'écriture de l'auteur est vive et réjouissante. Tel un torrent fougueux les phrases défilent pleine d'esprit et d'émotions. Les lignes regorgent d'énergie, la vie est là, au détour de chaque mot et c'est assez jouissif de suivre les personnages dans leurs pérégrinations. J'avoue ma préférence pour les deux premiers tomes alors que généralement c'est le troisième qui est plébiscité. L'épisode de la conserverie de poissons m'a tellement amusé (Route de Los Angeles) ou la vie d'Arturo enfant attristé (Bandini) que j'ai trouvé "Demande à la poussière" plus chagrin. La folie, une folie existentielle d'un réalisme confondant habite de nombreux personnages, d'ailleurs Arturo est fou c'est un déséquilibré qui écrit sa vie sur le fil. Il a vraiment envie de s'élever socialement et en même temps pas du tout. Cette ambivalence faite d'humour et de douleur, de détresse et d'espoir fait le charme de l'oeuvre et lui confère une grande fraicheur. John Fante, écrivain pétri de colère et vanté par Bukowski qui s'élève contre la richesse, démolit "l'american dream" et ne sait plus où il en est quand il parle de Dieu est l'un des "chantre" de la littérature américaine.