Ce roman est assez long à se mettre en place - il faut attendre plus de 135 pages pour découvrir le premier crime - mais les personnages sont très bien campés. PD James les présente les uns après les autres avant le premier, le deuxième et le troisième meurtre, cette trame générale étant indiquée dès le sommaire ce qui enlève un peu de suspense : on sait que la première victime ne s'est pas suicidée alors que cette thèse est étudiée par les policiers, on sait que cette victime sera suivie par deux autres avant que l'assassin ne soit, bien entendu, découvert. Ce roman laisse donc peu de surprises.
L'ensemble est un peu long, mais très bien mené, et l'on meurt d'envie de connaître le fin mot de l'histoire. Le final est cependant décevant : le criminel est bien entendu découvert par le sympathique commandant Dalgliesh mais on comprend mal les motivations du coupable, il y a peu d'explications. De plus, PD James lance beaucoup de pistes dans le roman, mais elle n'en exploite que bien peu. On reste ainsi parfois sur notre faim, par exemple en ce qui concerne James Calder-Hale et ses activités mystérieuses.
La Salle des meurtres est par conséquent un roman très bien mené, qui sort un peu des intrigues classiques de par son déroulement dans un petit musée privé. On le dévore, malgré quelques passages longs et inutiles, mais on peut sortir de la lecture assez dubitatif, le sentiment dominant étant la déception en dépit de la maîtrise de la romancière.