J'ai à chaque fois beaucoup de mal à chroniquer les romans de Louise Erdrich. Tous sont bâtis un peu comme des mosaïques, avec différents éléments qui finissent par tisser une trame dont le dessin d'ensemble apparaît à la fin. La sentence ne fait pas exception. On y trouve plusieurs libraires, un fantôme, des junkies, un ancien boxeur devenu policier, des indiens potawatomi, des blancs qui voudraient être indiens, d'autres qui profanent des ossements et refusent de rendre les terres aux autochtones.
Tookie, le personnage principal, a été condamnée à soixante ans de prison pour vol de cadavre. Grâce à l'obstination de son avocat, elle est libérée au bout de quelques années seulement. Elle est embauchée dans une librairie de Minneapolis spécialisée dans la littérature autochtone. Nous sommes en mars 2020, la pandémie commence, et la ville s'embrase, en réaction au meurtre de George Floyd...
La sentence n'est pas, à mon avis, le meilleur roman de l'autrice. Je n'ai pas retrouvé le souffle qui animait ses romans précédents, et j'ai mis du temps à m'installer dans l'histoire. Cela dit c'est une lecture agréable car Tookie et Pollux sont attachants, et l'intrigue est nourrie des traditions et légendes indiennes. le merveilleux cotoie la banalité du quotidien, les personnages sont à la recherche de leurs racines et acceptent les légendes comme faisant partie intégrante de leur histoire. de plus, le métier de libraire est évoqué de manière très juste (Louise Erdrich est elle-même libraire et elle se met en scène dans le roman) et réaliste. Pas un coup de coeur, mais une lecture très agréable cependant.