Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Better never means better for everyone... It always means worst for somes.

Un livre qui me laisse un peu sur ma faim. Je ne remets pas en cause la qualité d’écriture, car même si je l’ai eu en français, on sent toute la richesse d’Atwood derrière, que ce soit son style, son vocabulaire, l’utilisation de la langue… Pour être honnête, je pense que ça aurait été très difficile à lire en anglais, mais d’un côté ce n’est pas pour rien qu’il est parfois enseigné dans les lycées justement. C’est un livre très riche, très bien écrit, sans doute l’un des meilleurs à ce niveau. Cependant, il lui manque un petit quelque chose pour en faire un classique de la littérature américaine : une intrigue palpitante. Il y a beaucoup de belles phrases, parfaites pour des citations, mais très peu ont finalement l’impact qu’elles pourraient revêtir.


Car c’est là, à mon sens, que La Servante écarlate pèche le plus : il échoue à développer une histoire passionnante. Le livre se lit très bien, mais pour une dystopie, il manque quelque chose. C’est décousu, hachée, la narratrice part parfois dans des disgressions qui n’apportent pas grand-chose, quand elle ne pousse pas l’introspection au point de perdre le lecteur. Au final, il ne s’y passe pas grand-chose dans cette histoire, on a quelques péripéties ici et là, mais elles sont noyées dans le reste et on finit par en perdre l’intérêt. On a cette sensation d’être spectateur plus qu’acteur, et c’est un peu dommage dans un roman d’anticipation dystopique. Parce qu’au final, on a plus l’impression d’observer un constat que d’être entraîné dans l’histoire.


L’épilogue donnera du sens au style et au format du livre, et il est vrai que d’avoir vu la série d’Hulu avant m’a sans doute aidé à y entrer (très bonne adaptation donc, à la fois fidèle et complémentaire, que je trouve meilleure que le bouquin donc), car on retrouve cette même atmosphère, cette ambiance qui laisse paraître presque un détachement de la narratrice. Comme si elle réussissait à prendre du recul sur quelque chose d’impossible. D’où l’impression de passivité et, on en revient, de constat. Alors certes, l’épilogue donnera l’explication à tout cet aspect-là, qui aura donc plus de sens après la lecture. Mais c’est une solution de facilité. Le concept était intéressant, et la société dépeinte par Atwood soulève les bonnes questions sur notre société actuelle. Mais elle se contente de soulever les questions, sans y répondre. Et donc ça laisse un petit sentiment de déception pour une œuvre dystopique au sujet si important.


La Servante écarlate est un très bon exemple d’un livre qui a tous les ingrédients (un concept intéressant, une approche originale, une maîtrise de la langue incroyable), mais qui échoue à en faire une mayonnaise digne de ce nom. Il y avait vraiment de quoi faire quelque chose d’extraordinaire, de formidable, mais la sauce n’a pas pris. Il n’en reste pas moins que c’est un livre que je conseille, parce qu’il mérite qu’on s’y attarde. Et la série en fera un très bon complément pour combler les défauts.

vive_le_cine
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au chevet de ce cru 2019

Créée

le 27 janv. 2019

Critique lue 291 fois

vive_le_ciné

Écrit par

Critique lue 291 fois

D'autres avis sur La Servante écarlate

La Servante écarlate
SengSeng
3

Red is dead

Voilà un livre qui était entouré de très attrayantes et intéressantes critiques. Adapté en série, pour laquelle les critiques sont elles aussi élogieuses. Donc, emprunté à la bibli avec une grande...

le 5 juin 2019

20 j'aime

1

La Servante écarlate
Reka
9

Une dystopie "maturisante" et nécessaire !

Ce livre n'a pas pris une ride : le monde démocratique révolu que décrit Defred est incontestablement le nôtre aujourd'hui. Quant au régime totalitaire qui s'impose pour elle au présent, il pourrait...

Par

le 9 mars 2012

17 j'aime

2

La Servante écarlate
Samanuel
3

Lamentations d'une génitrice en rouge

Le titre de cette critique résume parfaitement le livre : 350 pages de lamentations monotones et pseudo-philosophiques qu'Atwood a le mauvais goût de plaquer sur un arrière-plan vaguement SF sans...

le 8 févr. 2011

17 j'aime

3

Du même critique

Sale temps à l'hôtel El Royale
vive_le_cine
8

I’m guessing church pays as much as a keno lounge?

Je me suis régalé pendant ce film. Typiquement un thriller à énigme basée sur une ambiance comme je les aimes. Suivant plusieurs fils rouges dans un huit clos mené de main de maître, mais se...

le 23 oct. 2018

10 j'aime

2

Independence Day : Resurgence
vive_le_cine
3

Time to kick some serious Emmerich ass

Il y a 20 ans, sortait sur nos écran un film intitulé Independence Day. Film très moyen mais extrêmement divertissant et assumant son côté pro-américain jusqu’au bout de la pellicule, il fera marque...

le 3 juil. 2016

8 j'aime

2

La Ligue des Justiciers : Dieux & Monstres
vive_le_cine
7

Do you want save the world or do you want to rule it?

Une étonnante bonne surprise. Je m’attendais à voir quelque chose dans le genre de l’arc L’autre Terre ou en relation avec Earth-3 ; mais au final non, on a droit à une histoire complètement...

le 19 oct. 2015

8 j'aime

1