Le titre de cette critique résume parfaitement le livre : 350 pages de lamentations monotones et pseudo-philosophiques qu'Atwood a le mauvais goût de plaquer sur un arrière-plan vaguement SF sans aucune épaisseur ni inventivité.
Rien dans ce livre n'est original : le contexte d'ordre nouveau dictatorial et dystopique est siphonné sur 1984 d'Orwell, la profondeur en moins ; le rythme cataleptique du récit et les péripéties exceptionnelles tiennent autant en haleine que Madame Bovary un soir de grande fatigue ; les thématiques abordées allant de la liberté de la femme au désir sexuel en passant par l'amour comme fondement de la vie sont globalement démodées/niaises/mal traitées/lourdingues (aucune mention inutile à rayer - attention je ne suis pas misogyne, la distinction homme/femme en termes de jugement de valeur n'a au contraire simplement aucun sens pour moi, tout comme le féminisme en conséquence) ; l'écriture enfin est faussement recherchée, ce que n'arrange pas une traduction que l'on devine très littérale et qui manque clairement de style comme de légèreté.
Certes 1984 met la barre haute dans le genre. Mais 1984 a été écrit en 1948, et de belles variations actualisées sur le même thème ont été proposées, comme par exemple le très bon V pour Vendetta d'Alan Moore (écrit 3 ans seulement après La servante écarlate). Le livre de Margaret Atwood n'entre clairement pas dans cette catégorie. La faute, à mon humble avis, au désir prévalent de l'auteure de traiter des idées (la condition de la femme, la procréation comme objectif en soi, la féminité...) plutôt que de raconter une histoire, désir qui l'a, peut-être par facilité, incitée à planter un décor factice et sans épaisseur pour développer (longuement) son propos plutôt qu'à faire évoluer ses protagonistes dans une société bien réelle sur laquelle elle aurait effectivement du faire l'effort de se documenter (il n'est malheureusement pas difficile de trouver aujourd'hui encore des sociétés tout à fait réelles où la femme soit considérée comme guère plus qu'un objet utile à posséder).
Samanuel
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le 8 févr. 2011

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