Exercice de style

En refermant ce livre (en fait, non. Plutôt "tout au long de la lecture de ce livre") je me suis posé la question : qu'est-ce que Léa Sihol a voulu faire ? Ecrire un roman ? Un conte ? Ou s'essayer à un exercice de style dont l'histoire et les personnages ne seraient que le prétexte ? Parce que, pour être travaillé, il est travaillé, le style. Et ils sont recherchés, les mots utilisés par l'auteur. Mais, comme on dit chez nous, "trop is te veel". Ou, en français dans le texte, "le mieux est l'ennemi du bien".

Je n'ai pas trouvé de poésie dans ce texte. Pas plus que d'onirisme. En fait, je l'ai lu comme un... texte, justement. Erudit, descriptif et contemplatif. Et lourd, très lourd. Et je sortais de "Crime et châtiment" qui, en comparaison, m'a semblé aussi léger qu'un duvet d'oie dans le souffle du vent. Les personnages de Mme Sihol étant plus des concepts que des personnages, ne prenant curieusement vie qu'au moment où ils cessaient d'être eux-mêmes.

Alors, pourquoi 5/10 et pas 3, comme initialement prévu ? A cause du Fou et de sa folie, de ce Fou qui, en les perdant sauve paradoxalement les "héros" d'eux-mêmes. Et pour les petites histoires "flash back" qui sont, prises isolément, d'agréables nouvelles.

Je vais donc répéter ici ce que j'ai déjà écrit au sujet de Damasio : je crois sincèrement que la façon d'écrire de Léa Sihol convient mieux à des textes courts qu'à un roman.