Dans La société contre l’Etat P. Clastres remet en question de l’origine de l’Etat et la nature du pouvoir politique. Pour cela il étudie les mœurs des sociétés primitives. Des sociétés qui ont des mythes et des normes qui permettent la non-apparition de l’Etat dans leurs politiques.
Il va défendre plusieurs idées dans ce livre :
• Pour lui on peut penser la société sans Etat.
• C’est toujours par la force que les hommes vont travailler, plus qu’il est nécessaire, pour vivre. C’est à partir du pouvoir que s’engendre le travail aliéné et non l’inverse.
• L’apparition de l’Etat fait apparaitre les relations coercitives, et une hiérarchisation des individus. C’est l’Etat qui engendre les classes.
L’auteur a une grande influence dans les milieux anarchistes, il s’oppose à la propriété privée et à la propriété étatique. Avec ses études de terrain sur des sociétés "primitives" des peuples d'Amérique du Sud, il en vient à la conclusion que l’Etat est aliénation et qu’il faut se dresser contre l’autorité, qu’il faut garder le pouvoir au sein de la communauté et non pas l’extérioriser dans une institution. Il s’oppose à Marx qui pense que l’Etat est l’instrument de la domination, que l’Etat apparaît une fois que la société est divisée en classes et qu’il permet l’exploitation des pauvres par les riches. Mais pour l’auteur c’est l’inverse l’apparition de l’Etat permet de diviser le pouvoir entre ceux qui l’ont et ceux qui le subissent.
C’est un ouvrage polémique dans le milieu de l’anthropologie, son but est de remettre en question les paradigmes utilisés pour l’étude des sociétés primitives, sortir d’une vision ethnocentriste occidentale. Il veut ainsi valoriser les sociétés primitives et sortir de la vision paternaliste, ces sociétés ont beaucoup à nous apprendre si on ne les considère pas comme inférieur aux nôtres.