La Solution
8.3
La Solution

livre de Henry James (1889)

Il était une fois une joyeuse petite bande de jeunes célibataires de différents horizons : français, américain ou britannique (dont fait partie le narrateur), tous vivant à Rome et s’égayant dans la campagne italienne à la première occasion venue. La plupart sont à l’aise sans être riches. Un seul semble bien mieux pourvu que les autres : Mr Wilmerding, diplomate américain qu’envient ses petits camarades.
C’est justement cette petite jalousie amicale qui va conduire le narrateur et un de ses amis (français) à lui jouer un petit tour innocent. Innocent en apparence. Au cours d’une promenade champêtre, Wilmerding s’est éloigné du groupe quelques minutes avec miss Veronica Goldie. Les deux joyeux drilles laissent entendre à leur ami que celui-ci, en agissant ainsi, a fait involontairement naître certaines espérances dans l’esprit de la jeune fille et que la décence lui imposait désormais de lui présenter sa demande en mariage. Le jeune yankee est désemparé car il n’apprécie ni Veronica ni sa famille. Mais aussi crédule que chevaleresque, il se précipite malgré ses réticences pour rétablir une situation devenue pour lui intolérable.
Le narrateur est pris de court et de remords. Par sa faute, son ami s’apprête à sacrifier sa vie. Il ne sait plus que faire et accoure auprès de Mrs Rushbrook, une jeune veuve dont il est follement épris. Il lui confie la farce qu’il vient de jouer à un homme de grande probité et lui demande d’intervenir à sa place. Car notre narrateur ne semble pas très courageux. Et prompt à déléguer les missions délicates.
Mrs Rushbrook accepte de rencontrer le couple si mal parti dans la vie et la mère de la fiancée. Dans son esprit se dessine une solution dont elle ne veut toutefois pas parler. Le narrateur sera mis au courant si l’entreprise réussit, le prévient-elle. Or, la patience n’est pas non plus une des qualités du jeune homme. Aussi harcèle-t-il son amie pour connaître le fin mot de l’histoire lorsqu’il devient notoire que les fiançailles furent rompues. Mais pour son plus profond ennui, Mrs Rushbrook reste muette.
Le narrateur en sera pour ses frais. Il perça toutefois le mystère en observant les personnages de cette histoire. La fameuse solution avantage tout le monde, lui excepté.
Avec cette nouvelle italienne, Henry James met en scène un admirable jeu de dupes dans lequel le farceur se retrouve bien malgré lui pris à son propre piège. Un texte très riche, alerte avec beaucoup de dialogues, savoureux et un peu cruel. Un véritable régal !
BibliOrnitho
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le 16 juil. 2013

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