«La structure de l’histoire» est un ouvrage remarquable, en voici une synthèse et quelques éléments qui le rendent particulièrement appréciable:
Le talent de l’auteur d’établir avec clarté, précision et pédagogie l'évolution structurelle des régimes politiques qu’il va présenter. Armé d’une grande érudition et d’une épaisseur intellectuelle notable, l’historien du droit expose les trajectoires historiques de nombreux pays du monde occidental, du monde arabe ou encore des cités du monde antique de façon très brillante. Ceci rend l’étude très accessible pour le non-historien tout en conservant sa richesse d’analyses.
Du féodalisme à l’absolutisme passant par les révoltes civiles ou religieuses; de la révolution jusqu’à l’empire; de la restauration jusqu’au parlementarisme; l’auteur établi pour chaque nations étudiées des périodes et contextes clefs qui vont lui fournir une importante base de données pour façonner sa théorie.
L’exercice intellectuel de la discipline est particulièrement intéressant et fascinant, et ses bénéfices sont multiples. Il permet d’abord au lecteur d’obtenir une vision limpide de l’histoire d’une nation sur la longue durée grâce à ses fameux points de repères et contextes historiques; cette méthodologie va lui permettre d’en établir une cartographie structurelle fondant de facto un support pédagogique d’apprentissage. Ensuite vient la discipline en elle même: l’auteur, grâce à ses différentes études, établi par «histoire comparée» une «loi historique» universelle. Ainsi, pour chaque pays étudiés, l’historien va en extraire son mouvement systémique invariable dans lequel un pays est entraîné qu’il va intituler «l’histoire nécessaire». Cette édification va permettre au chercheur de situer une phase historique charnière ou d’en élaborer une projection le tout grâce à son plan structurel.
Ce livre créé une véritable gymnastique de l’esprit. Et si un pays, une cité, comme pour tout être biologique possède cette «chose en soi»? Un déterminisme et une volonté qui va se matérialiser dans le «monde sensible» des événements historiques? Quelque soit les obstacles, les contraintes, les pressions ou invasions qu’une nation va traverser, quelque soit ses particularités culturelles et cultuelles, quelque soit les grandes figures historiques qui peuvent émerger ou sombrer dans l’oubli ou encore les tentatives révolutionnaires avortées selon l’historicité ; tout ceci ne sont qu’événements sans influences majeurs concernant le devenir au temps long d’une nation, ils font parti de ce que conceptualise l’auteur de «l’histoire contingente». l’ouvrage permet donc de supprimer tous «bruits historiques» empêchant une visualisation précise d’une trajectoire historique «nécessaire».
L’histoire des hommes dépasse les hommes, et «La structure de l’histoire» nous offre une vision à grande altitude. Un ouvrage passionnant et ambitieux qui permet d’aborder la discipline de manière innovante et qui ne laissera aucun lecteur indifférent.