L'oeuvre majeure de Khun, entre histoire et philosophie des sciences.
Sa thèse principale : la constitution et l'évolution des sciences ne procèdent pas accumulation des découvertes mais par à-coups brutaux non linéaires. Ce développement des sciences dépend notamment d'un processus de changement qu'il nomme révolution.
Ce qui précède ce changement est la prise de conscience par le ou les scientifiques d'un événement ou d'une anomalie n'entrant pas dans le cadre des lois qui gèrent scientifiquement l'objet de l'étude. Il y a donc une période de crise et de dissensions, puis les scientifiques changent de paradigme (ensemble des principes et méthodes partagés par une communauté scientifique) pour insérer cette anomalie ou cet événement dans la loi et bouleverser ainsi tous les phénomènes qui en dépendent.
Khun part du principe que les anciennes théories ne peuvent être considérées erronées quand on les replace dans leur cadre historique : elles respectaient les principes de la science de leur époque. Il établit ainsi qu'un groupe de scientifiques étudient selon un contexte intellectuel propre à son environnement historique (science dite normale).
Quand une anomalie ou un événement bouleversent cette science normalisée, les scientifiques entrent dans une phase de recherche extraordinaire, aboutissant à de nouvelles bases scientifiques bâties par de nouvelles convictions (révolutions scientifiques). Cela entraîne une transformation et de la pensée scientifique et de la conception du monde qui entoure cette recherche scientifique.
Pour Khun, les paradigmes se suivent mais ne s'accordent pas : on passe donc de l'un à l'autre par des révolutions scientifiques.
A rapprocher de son autre ouvrage "La Tension essentielle : tradition et changement dans les sciences".
TANDIS QUE MOI QUATRE NUITS