Paul Katrakilis vit une existence paisible à Miami, dans la routine solitaire d'un joueur professionnel de Cesta Punta (pelote basque). Puis Paul sauve un chien de la noyade, l'adopte, le nomme Watson, et apprend que son père vient de se suicider. Ce qui n'est presque pas surprenant : Paul fait parti d'une famille où le suicide est une fin récurrente (son oncle s'est jeté contre un mur à moto, sa mère s'est intoxiquée au monoxyde de carbone dans une voiture).
Paul doit donc retourner en France. Retrouver cette vieille maison et les souvenirs de cette famille toxique qu'il a fuit toutes ces années.
La succession parle d'héritage... génétique, psychologique, matériel. Parle de secrets, de la frontière mince entre la vie et la mort.
Jean-Paul Dubois commence son livre dans une forme de légèreté, un second degré mélancolique, pour petit à petit aller au plus près de la noirceur. Ses personnages s'enrichissent, deviennent beaucoup plus complexes et travaillés, sortant le lecteur des pré-jugés et des a priori. Et lorsque le voile se lève sur les mystères, lorsque l'on découvre l'envers du décor, que l'on approche de la véritable personnalité de chacun, c'est pour découvrir de profondes blessures, des destins tragiques.
Je me suis sentie tout le long du livre à côté de l'histoire, simple spectatrice. Les personnages m'étaient éloignés, comme désignés, racontés, mais pas vécus. L'écriture de Dubois (c'est mon premier livre de lui, dont j'ai entendu pas mal de louanges) est trop dans la distance pour moi, elle manque de chair, de tripes.
Pas sûr que je retente l'expérience.