Parfois on prend plaisir à s'embarquer dans un truc par hasard.
On était le 13 Aout. Ayant épuisé tous les podcasts et les vidéos Youtube auquel j'étais abonnés (il faut dire qu'on est vraiment dans la période creuse et que personne ne produit rien de nouveau, moi y compris) je me dit que je vais me remettre à écouter des livres audio. Le catalogue d'audio-cité.net étant très fourni, j'avais un peu la flemme de le parcourir pour chercher un truc précis. Le nom d'André Gide me disait quelque chose (j'aimais beaucoup Les Faux Monnayeurs) je lance donc la lecture audio de La Symphonie Pastorale en jouant à Picross, en me disant "je verrais bien."
Je ne savais donc rien de ce livre et j'ai entamé l'histoire, en me disant au bout de 20 minutes que ça sentait un peu le parfum "cul-cul" des histoires à la Helen Keller : la petite orpheline aveugle qui est adopté par un très gentil pasteur, et qui lui apprend petit à petit à s'éveiller au monde. Tout un imaginaire tirés d'ancien épisodes de "La Petite Maison dans la Prairie" me revenait en tête. C'est d'autant plus accentué par le prénom désuet de la petite fille, Gertrude.
Et puis, petit à petit l'histoire prend un tournant de plus en plus mature lorsque Gertrude grandit, notamment cette évolution que l'on voit arriver à 15 kilomètres sur le fait que le héros est en fait amoureux de sa protéger. (Et sa femme de dire "mon pauvre ami, il n'y a que vous pour ne pas le voir.) Le livre pourrait être un mélodrame assez sirupeux si je ne voyais une forme d'ironie derrière cela.
La fille était amoureuse de lui lorsqu'elle était aveugle, et s'est suicidé en voyant à quoi il ressemblait en vrai.
C'est pas le meilleur Gide, c'est limite même niais par moment, mais il a bien fait passer les deux heures que j'ai pris à l'écouter.